Carnet n° 441 du 13 février 2017

« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »

 

Tout le monde ou presque a déjà entendu cette citation. Peu de gens se souviennent qu’elle est celle d’un fin penseur du nom de Blaise Pascal qui vécut de 1623 à1662.

Elle signifie que la perception de la plupart des vérités est dépendante de beaucoup de facteurs.

 

J’en ai eu, une nouvelle fois, une parfaite illustration ce vendredi 10 février à la Métropole Européenne de Lille, la MEL, où son budget fut voté à la quasi unanimité du Conseil.

C’est, je l’ai dit, un bon budget 2017 conforme à notre feuille de route mise en œuvre depuis avril 2014, un budget bien préparé qui nous permettra d’avoir les moyens de continuer sur la même voie et, je l’ai dit aussi, un budget établi dans le même esprit que celui qui sera soumis au vote du Conseil Municipal de Villeneuve d’Ascq en mars prochain.

 

Mais là où la citation de Blaise Pascal m’est revenue en mémoire, c’est quand j’ai entendu la Présidente du groupe LR à la MEL,  (par ailleurs Vice Présidente de la Région et Présidente d’une des oppositions de droite à Villeneuve d’Ascq), approuver une hausse des dépenses de personnel de 3,7%, et des investissements qui n’augmentent pas alors que je sais déjà, puisque c’est son discours annuel, qu’elle rejettera notre budget avec pourtant des charges de personnel (à périmètre constant) en augmentation inférieure à 1% et des investissements en hausse de plus de 35%.

Allez comprendre pourquoi … sinon que parce que, d’un côté, elle est dans la majorité et de l’autre dans l’opposition… (c’est ce que l’on appelle de la « politique politicienne »).

 

« Vérité en deçà, erreur au-delà ».

Je trouve cela triste et décourageant, d’autant que c’est partout pareil, quelles que soient les couleurs politiques des majorités et des oppositions…

 

De plus, à tous les niveaux, départements, régions et État, les arguments d’abord, comme les décisions ensuite, s’inversent selon qu’on est dans l’opposition, en campagne ou à nouveau à l’exécutif, ce n’est pas étonnant que les citoyens ne s’y retrouvent plus, n’y croient plus et désespèrent du fossé entre les promesses, les rêves et les réalités… D’autant que, faute de consensus, c’est, en fait, à peine un peu plus de 25% des électeurs inscrits qui auront désigné la majorité qui prendra ces décisions.

 

Le vote à la MEL nous l’aura à nouveau montré, les votes dans les communes nous le confirment, la campagne des élections Présidentielles nous annonce d’ores et déjà les mêmes lendemains que ceux qui nous ont amené, à partir de 2007 avec Monsieur Sarkozy et depuis 2012 avec Monsieur Hollande, la situation difficile dans laquelle nous sommes.

 

Et même si, sur ce point, je partage toujours l’espoir de Pierre Mauroy qui disait :

« A force de croire obstinément à ses rêves, on finit par imposer leurs réalités », j’ai quand même de plus en plus de mal à y croire…

Si j’ajoute à cela l’état d’une campagne électorale comme je n’en ai jamais connu, où, à défaut d’enthousiasme, on essaie de se raccrocher à quelques bribes d’espoirs comme le volontarisme de JL Mélenchon (qui arrive à se dédoubler), des propositions intéressantes de B. Hamon pour une Europe différente et un souffle d’air frais d’Emmanuel Macron, Il n’y a pas lieu chaque matin d’espérer quand on ouvre sa télé, sa radio ou son journal.

La droite est désemparée, l’extrême droite « se lèche les babines », la gauche est divisée et les centres se cherchent…

Pas étonnant que beaucoup d’électrices et d’électeurs soient, comme moi, incapables aujourd’hui de dire pour qui elles et ils vont voter.

 

Pas étonnant que je repense en cet instant à ces mots d’Eugène Ionesco :

 

« Les idéologies nous séparent, les rêves et les espoirs nous rapprochent ».

Puissent ces rêves et ces espoirs nous inciter à gouverner en faisant passer ce qui nous unit avant ce qui nous divise !

 

Je m’accroche à ce rêve en continuant avec obstination à faire mon boulot de Maire pour au moins pouvoir me dire, le moment venu, que je n’ai pas gâché ma vie en la consacrant pour l’essentiel à ma ville… Et ce, malgré des déceptions consécutives à certaines mentalités, aux égoïsmes et au respect qui se perd… et pas principalement chez les plus jeunes…

 

Au demeurant, quand je vois dans les médias ce qui se passe ailleurs,… Je me dis qu’on a (et que j’ai) plutôt bien géré le développement de notre ville… et ce qui s’y vit.

D’où mon envie de continuer encore  le temps de rendre irréversible ce développement et ce vécu

Oui Villeneuve d’Ascq, ma ville, ma vie… un sentiment qui s’apparente à ce que j’éprouve à l’écoute de cette merveilleuse chanson de Mélina Mercouri « La Grèce me blesse… »

 

Oui Villeneuve d’Ascq et un dernier week-end fait de compétitions sportives où nos clubs ont performé, où la culture s’est démultipliée dans toutes ses dimensions, où les fêtes étaient au rendez-vous un peu partout… avec en point d’orgue « la fête du jeu à Concorde » une nuit durant…, une fête tellement réussie qu’elle nous a débordé.

Que demander de plus qui dépende de la municipalité ? Une ville qui se rénove, se transforme, se développe et qui vit avec ses habitants, pour ses habitants, avec ses associations et pour ses associations, une ville qui innove et qui rêve…,

et tout cela grâce à une gestion rigoureuse de ses moyens humains et budgétaires.

 

Reste que notre ville n’est pas « une île ».

 

Tout ce qui l’entoure l’impacte ! et c’est pourquoi je ne peux pas ne pas me préoccuper de nos valeurs Républicaines de liberté, égalité fraternité, laïcité…

Je ne peux pas ignorer les moyens nécessaires à notre sécurité, nos besoins de Liberté, une liberté qui ne doit pas être celle du plus fort sur le plus faible, une égalité qui ne doit pas conduire à niveler par le bas,

une laïcité enfin, pour TOUS et contre tous ses adversaires masqués ou pas …

 

Puisse chacun(e), quel que soit ses fonctions et ses titres, élu(e) ou pas, acteur économique ou philosophe, bénévole, humanitaire ou sportif s’en rendre compte et faire passer tous ces grands enjeux avant ses ambitions personnelles l’avenir de nos enfants avant ses plans de carrière…

 

Comme l’a dit Albert Jacquard (1925 – 2017) :

« La Fraternité a pour résultat de diminuer les inégalités tout en préservant ce qui est précieux dans la différence ».

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