11 Novembre : Mon intervention devant le monument aux morts de Flers Bourg

14955948_10211284324173334_2578206553247109071_nMesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants Villeneuvois,

Messieurs les portes drapeaux,

Mesdames et Messieurs les responsables d’associations Villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les Musiciens,

Mesdames et Messieurs les élus Villeneuvois, Monsieur le Maire de Blois dont la présence nous honore,

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués et en particulier de l’armée, de la gendarmerie, de la police et des services de secours, des conseils de quartier et du Conseil des jeunes,

Mesdames et Messieurs, Mes chers concitoyens,

 

Chers enfants dont la présence nous fait toujours autant plaisir,

Célébrer le 11 novembre et fêter l’Armistice de 1918, c’est  commémorer la fin d’un conflit qui fût, au début du 20ème siècle le plus meurtrier de l’Histoire du Monde, un conflit qui, en 4 ans, fera plus de 18 millions de morts et 21 millions de blessés.

Célébrer le 11 novembre, c’est donc fêter ce jour de 1918 où, enfin, ce conflit sanglant s’arrêtait, le jour où on voulait espérer que cette Première Guerre Mondiale serait la dernière, car ce jour là, on ne pouvait savoir qu’elle ne faisait que s’interrompre et que l’horreur allait recommencer en pire deux décennies à peine plus tard.

Célébrer le 11 novembre en ce 11 novembre 2016 c’est aussi rappeler qu’en 1916, il y a 100 ans, au milieu donc du conflit de 14/18, deux grandes batailles marquèrent les cœurs et les esprits,

celle de Verdun du 21 février à décembre et ses 700 000 victimes allemandes et françaises

et celle de la Somme du 1er juillet au 18 novembre, peut être moins connue, mais qui fit 650 000 victimes dans les armées alliées et 580 000 victimes allemandes ….

Le 11 novembre 1918 restera malgré tout, un jour de joie pour beaucoup de nos concitoyens d’alors, mais une joie altérée par les millions de victimes décédées, blessées ou infirmes et ce, en n’oubliant jamais que cette guerre fut aussi un drame pour l’Europe qui n’allait jamais s’en relever et que la seconde guerre mondiale allait achever.

Il n’est, en effet,  jamais inutile de rappeler, et je le fais chaque année  que si le 11 novembre 1918 a été un jour de Victoire pour la France et ses Alliés, le conflit qui se terminait avait été une défaite pour toute l’Europe.

C’était un premier coup terrible porté à notre continent, prélude d’un second qui, 20 ans plus tard, devait sonner la fin de la primauté de l’Europe dans le monde avec les conséquences que les élections récentes aux Etats-Unis ne manqueront pas de nous rappeler.

Aujourd’hui, la guerre de 14-18 est entrée, au sens  complet du terme, dans l’Histoire.

Les anciens combattants de 14-18 ont tous disparu depuis la mort de son dernier combattant survivant, le 5 mai 2011, la France ayant perdu le sien Lazarre Ponticelli 3 ans plus tôt, en 2008, lui aussi à l’âge de 110 ans.

Cela donne aux générations d’aujourd’hui et de demain,  aux nôtres donc Mesdames et Messieurs, la responsabilité d’entretenir le souvenir de toutes les victimes et de leurs familles dont les vies furent brisées au nom et pour la France qui le leur avait demandé.

Et nous savons bien qu’il ne suffit pas pour cela de parcourir les longues listes de noms gravés dans la pierre de nos monuments aux morts dans toutes les villes et presque tous les villages de France.

Il nous appartient, plus que jamais, dans le monde périlleux dans lequel nous vivons d’aller plus loin, d’associer et de conjuguer le souvenir des victimes avec la connaissance des causes, des circonstances et des conséquences de cette guerre. C’est un devoir pour la Mémoire et donc pour l’Avenir de nos enfants.

Il est, en effet, toujours nécessaire d’expliciter en quoi la connaissance du mécanisme qui a mené de conflits locaux à un conflit mondial est vitale pour comprendre notre temps présent et en quoi la compréhension des dérives qui menèrent du patriotisme à une caricature nationaliste peut, peut être, éviter à notre temps de nouveaux et terribles drames.

Comme beaucoup d’entre-nous, je fais partie de ces générations qui ont eu la chance d’arriver à l’âge que j’ai sans connaître ni subir une guerre mondiale.

Cela nous donne, et cela me donne, des responsabilités encore plus grandes à l’égard  des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés sur tous les champs de bataille des guerres du 20ème siècle.

Cela nous donne aussi collectivement des responsabilités particulières à l’égard de ceux de nos concitoyens qui, aujourd’hui encore, risquent leur vie et, pour certains, la perdent sous l’uniforme de nos armées et au nom de la France.

Combattants de la Paix, ils sont morts et ils meurent en son nom, prenant ainsi leur place dans cette douloureuse continuité des victimes que nous honorons, sans oublier non plus celles et ceux, policiers et gendarmes, qui perdent la vie dans l’exercice de fonctions de défense de notre vie sociale et sociétale contre des violences qui, de plus, en plus  nous menacent au quotidien.

Oui Mesdames et Messieurs, aujourd’hui comme hier, c’est en nous battant pour la Paix, la sécurité, la justice et la Liberté que nous sommes fidèles à la mémoire de ceux dont les noms sont gravés sur tous nos Monuments.

Mesdames et Messieurs, mes chers concitoyens, nous sommes aujourd’hui ce matin, à 11h00, nombreux au pied du Monument aux morts de Flers Bourg après avoir fleuri dès 9h00 nos 3 autres monuments.

Alors, en ce jour de 11 novembre 2016, une nouvelle fois, nous le disons ensemble avec calme, avec sérénité mais avec  détermination :

Que Vive notre Patrie, la France au sein d’une Europe plus humaine !

Que Vive notre République et ses valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité.

Et que Vive la Paix !

Vive la République et Vive la France

 

Gérard Caudron

 

Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=4879

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com