Carnet n° 423 du 10 octobre 2016

« Quelle belle ville au soleil ! »

 

J’ai longtemps hésité quant au choix du thème principal de mon 423ème carnet et quant au choix de son titre, hésitant entre l’enthousiasme que me procure toujours autant ma ville et une lassitude parfois teintée de découragement que, d’ailleurs, partagent beaucoup de Maires de communes de toutes tailles, si on en croit un article paru cette semaine dans la Voix du Nord…

Il est vrai que les Maires « sont mis à toutes les sauces » entre l’insécurité et la lutte contre le terrorisme (qui sont pourtant de compétences exclusives de l’Etat), les incivilités, les comportements routiers dangereux et les stationnements désordonnés de certain(e)s que d’autres dénoncent, (tous se retrouvant pour clamer « que fait la mairie ou le Maire ?).

Des voisins font du bruit… que fait la mairie ? Pourquoi la demande de logement de mon fils auprès des bailleurs n’aboutit pas ? que fait le service logement ? mon trottoir a un trou ou un arbre a pris trop d’ampleur… que font les services municipaux ?

Le citoyen moyen connait peu la MEL et ses (pourtant) très large compétences… alors on cible la mairie… C’est plus simple…

Le département et la Région, passés à droite, se désengagent (et pour le département nous écrase d’impôts en 2017) … qu’importe… C’est à la mairie « de faire à la place de » … et surtout sans augmenter ses propres taxes communales (TH et FB).

Les pétitions fusent sur tout et n’importe quoi avec une dernière en date exigeant que, durant les 4 repas hebdomadaires en restaurant scolaire, on fasse du bio sans se demander, pour bon nombre de signataires, si chez eux, durant les 10 repas restants, … ils en font ! (sic)

Villeneuve d’Ascq n’y échappe pas …

Alors j’imagine ce que cela doit être dans les villes dont certains quartiers sont (ou risque de devenir) des « zones de non droit », dans d’autres où on attaque cruellement des policiers ou des pompiers, ici ou là où des attentats terroristes font couler le sang etc… etc…

Et je ne parle pas de celles qui connaissent des inondations faute souvent d’avoir bien calibré ses réseaux d’eaux pluviales ou d’avoir mal construit en de mauvais endroits…

A ce stade, on me dira peut-être : mais pourquoi au bout de 40 ans êtes vous encore élu de Villeneuve d’Ascq et toujours Maire ?

J’avoue qu’il m’arrive, souvent durant mes insomnies nocturnes, de me poser la question.

Mais la réponse, à ce jour, est simple :

J’aime ma ville ! Depuis 40 ans, on l’a construite, transformée, renforcée… et il me reste quelques lourds dossiers à boucler pour rendre cette réussite reconnue irréversible (si tant est que cela soit possible).

Aujourd’hui, malgré tout et envers toutes les expressions de sottises et d’égoïsme, cela me suffit encore !

Pour combien de temps ? l’avenir le dira …

 

Et puis surtout… à la fin d’une semaine lourde de dossiers traités à la mairie et à la MEL pour assurer la continuité et la réussite d’un parcours qui a conduit, en 40 ans, une petite ville de banlieue menacée de faillite, d’éclatement et d’absorption au niveau de « quasi deuxième pole de la métropole » … (et ce à la force du poignet, sans compter sur ses soi-disant amis politiques » et donc d’abord grâce à ses propres forces citoyennes),

quand il m’est donné une nouvelle fois l’occasion de vivre un nouveau week-end sous un beau soleil automnal rythmé par de belles victoires sportives (nos « guerrières » en basket et le VAM qui jouera le 6ème tour de la coupe de France), deux belles cérémonies très symboliques et fortes à l’Hôtel de Ville : (celle des nouveaux naturalisés français et celle de l’accueil des nouveaux villeneuvois), un concert chorale de chœur et Passion à l’EHPAD du Moulin d’Ascq, des fêtes multiples dans nos quartiers, des coureurs par milliers dans nos parcs, des promeneurs tout aussi nombreux, une collecte de sang, du théâtre, des musiques, et surtout un week-end d’Astronomie à la Ferme du Héron, « cerise sur le gâteau », « de l’infiniment petit à l’infiniment grand »… (en préfiguration d’un futur Observatoire),

Oui, quand on peut vivre tout cela, on ne peut que fredonner (sur l’air d’une chanson de Claude François :

« Quelle belle ville au soleil ! »

Et cela me donne suffisamment de courage et d’énergie pour entamer une nouvelle semaine via l’écriture d’un nouveau carnet.

Au demeurant, pour rassurer celles et ceux, à droite et à gauche, qui guettent ma place de Maire… qu’il arrivera bien un jour que je la quitte, je confirme néanmoins que je ferai tout pour qu’elle ne tombe pas dans l’escarcelle d’un(e) politicien(ne) pour qui elle ne sera pas qu’un « barreau de plus dans l’échelle du pouvoir » …

« Si Dieu me prête vie » (comme disent certain(e)s) il faudra bien encore compter sur moi « un certain temps » pour ma ville, ses citoyens, pour la Mel, et contre les petites ambitions politiciennes (sinon politicardes).

Tout ceci étant rappelé, il faut aussi redire quelques mots d’un contexte national et international que j’observe tel un vieux chercheur passionné par la vie des fourmis dans leurs fourmilières :

 

  • Une primaire qui se prépare à droite qui, espérons-le, nous évitera de devoir voter Sarkozy au 2ème tour des Présidentielle même pour éviter Mme Le Pen
  • Une autre qui s’annonce au PS, aujourd’hui encore, dans le brouillard des intentions et des calculs…
  • Des décisions, certes contestées mais courageuses et pas toujours électoralistes de la part du gouvernement dont on aura compris qu’il ira jusqu’au bout envers et contre toutes les embûches qui dressent devant lui celles et ceux qui risquent d’être au pouvoir dans moins de 8 mois et qui, d’ailleurs, retrouveront ces embûches devant eux…

A ces dernier(s) je redis ces mots de Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu (1585 – 1642)

 

« Rien n’est plus nécessaire au gouvernement d’un État que la prévoyance puisque, par son moyen, on peut prévenir beaucoup de maux qui ne se peuvent guérir qu’avec de grandes difficultés quand ils sont arrivés »

(C’est d’ailleurs aujourd’hui aussi vrai pour « le gouvernement » d’une ville… d’où l’importance de la durée et donc la réalité de la sottise (et je pèse mes mots) de ceux qui voudraient arbitrairement réduire cette durée pour mieux augmenter les pouvoirs de leurs partis politiques).

Voilà pour ce qui est du contexte national…

Concernant l’international, c’est pire… (et je ne parle pas uniquement des délires de Mr Trump aux Etats Unis).

Les guerres régionales au Moyen Orient et en Afrique, les intégrismes de tous poils et les terrorismes sanguinaires, Mr Poutine qui reprend les rênes guerrières de la défunte URSS nous conduisent tout droit, je le crains, à une nouvelle guerre froide dont j’ai connu, quand j’étais enfant et jeune, les angoisses glaciales…

Je crains n’avoir pas fini d’en reparler… surtout quand, en face des nouveaux guerriers, il n’y a que des pays, dont en partie le notre qui en 1989 après la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’URSS, pensant ces périls à jamais disparus, ont cru pouvoir un peu trop se désarmer… (cf la citation de Richelieu rappelée un peu plus haut).

On a trop oublié que si l’économie, en France, en Europe et dans le monde, est un élément important de la vie de nos sociétés, elle n’en est pas l’essentiel car elle n’existe qu’à court terme sinon parfois de manière éphémère…

L’important, c’est l’humain, les valeurs, les principes et les moyens de garantir la pérennité de l’Homme et du Monde contre toutes les violences, guerres et décisions qui menacent l’avenir de la planète et donc notre avenir !

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