Cérémonie du 1er mai intervention de G Caudron

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Il me revient l’honneur en tant que Maire en ouverture de cette cérémonie, de vous souhaiter la bienvenue ici à l’Espace Concorde, en mon nom personnel, au nom des agents communaux qui l’ont préparé et au nom du Conseil Municipal de Villeneuve d’Ascq dont des membres siègent à mes côtés ce matin et que je veux, en les citant, vous présenter, :

Vous me permettrez d’ajouter que c’est pour moi, en ce 1er mai 2016, un plaisir indicible toujours assorti d’émotion et ce pour la trente-troisième fois en tant que Maire de votre belle et grande ville de Villeneuve d’Ascq.

Bien entendu, si je ne veux oublier personne dans ces quelques mots d’accueil, on comprendra que j’adresse mes vœux de bienvenue plus particulièrement à celles et ceux d’entre vous qui, dans quelques minutes, seront mis à l’honneur par l’attribution de la médaille du travail avec l’appel de 41 récipiendaires échelon argent, 40 récipiendaires échelon vermeil, 36 récipiendaires échelon or et 32 récipiendaires échelon grand or.

C’est donc à ces 149 récipiendaires invités, même si un certain nombre d’entre eux sont excusés, que je veux tout naturellement m’adresser en premier, tout en remerciant leurs familles, leurs amis ou leurs collègues qui ont bien voulu les accompagner.

Mesdames, Messieurs les médaillés du travail,
je vais donc avoir aujourd’hui le plaisir et l’honneur de vous remettre au nom du gouvernement français une médaille officielle qui honore une période qui va de 20 ans à plus de 40 ans de travail.

Pour certains d’entre nous, cette décoration coïncide plus ou moins avec le terme d’une vie professionnelle.

Pour d’autres, la vie de travail continuera après cette distinction.

Aux premiers, je souhaite  très chaleureusement une retraite heureuse et surtout je vous souhaite que cette retraite soit une nouvelle ère dans vos vies de femmes et d’hommes.

Aux autres, je souhaite, tout aussi sincèrement, un environnement professionnel qui reconnaisse le travail accompli et qui vous donne la possibilité de vous réaliser dans ce cadre… et c’est peu dire… en cette période de crise économique et sociale profonde.

A toutes et à tous, enfin,  je souhaite surtout que cette journée de 1er mai soit une occasion de vous réjouir et si possible de faire la fête.

Nombreux sont ceux, ce matin, qui sont venus accompagnés de leur famille ou amis.

D’autres se retrouveront, dans les jours qui viennent, pour fêter en d’autres lieux cette médaille qui va leur être remise.

Somme toute, finalement, si cette médaille était aussi l’occasion pour quelques uns de vos proches de vous manifester leur sympathie, leur amitié, voire leur reconnaissance, elle serait encore plus agréable à recevoir et j’imagine que ce sera souvent le cas.

Au demeurant, si vous fêterez probablement cette distinction de manière différente les uns et les autres, c’est certainement parce que vous l’aurez, je le sais, reçue différemment et considérée différemment, selon votre passé professionnel, votre propre conception de la vie au travail ou tout simplement votre propre conception de la vie.

C’est cela aussi votre richesse… et notre richesse en tant que citoyens. Cette diversité qui vous et nous caractérise, une diversité qui, rassemblée, forme une société, la société Française.

Je vous adresse donc, à toutes et à tous, collectivement, avant de le faire individuellement, mes plus vives et mes plus sincères félicitations.

L’essentiel, pour moi à ce stade, est dit mais on m’autorisera à ajouter que la cérémonie de ce jour est aussi l’occasion de célébrer le 1er mai, la Fête du Travail, que je qualifie aussi de Fête des Travailleurs, autrement dit votre fête.

Dans la longue liste des fêtes et manifestations qui jalonnent notre calendrier, et donc le mien, celle du 1er mai est, en effet, un peu particulière.

Car d’abord, une question mérite toujours d’être posée et je ne manque pas de le faire chaque année : est-il bien raisonnable de fêter le travail ?

Il n’est en effet pas besoin ni de remonter très loin dans le passé, ni de faire du misérabilisme pour constater que pour beaucoup, le travail, c’est aussi, une source de difficultés, voire de souffrances physiques ou morales.

Et en même temps, nous savons bien tous ici que pour tant de nos concitoyens, la première angoisse, la première source de difficultés et la première source de souffrance, c’est bien de n’avoir pas ou de n’avoir plus de travail.

Individuellement comme collectivement, pour notre société, c’est le chômage notre problème principal, un problème qui est à la source de bien d’autres, un problème vital que je ne cesse de rappeler chaque année, un problème qui parfois tourne au drame.

C’est dire s’il nous faut, particulièrement en 2016, alors que le chômage n’a pas cessé de s’accroître depuis 14 ans, considérer comme prioritaire, comme essentielle, la bataille pour l’emploi.

Nous battre contre le chômage et par tous les moyens, en utilisant toutes les techniques, toutes les actions et en mobilisant toutes les énergies, et pas simplement les discours et les promesses.

C’est l’affaire bien sûr du monde politique et c’est l’affaire surtout de monde économique.

Mais c’est aussi l’affaire du monde de l’Education et des Associations qui agissent dans le domaine de la formation et dans celui de l’insertion.

C’est l’affaire des administrations, de Pôle Emploi, de la Mission Locale, de la Maison de l’emploi,
et c’est l’affaire des travailleurs eux-mêmes et de leurs organisations, dans des conditions toujours plus difficiles pour les plus fragiles d’entre eux.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

je sais bien ce que peut avoir de vain dans cet appel récurrent, répété chaque année, à lutter pour l’emploi mais aujourd’hui encore, à l’heure du désespoir pour tant de nos concitoyens, peut-on rester muet en la matière un jour de 1er mai ?

Je sais que rien n’est simple ni facile, et qu’il y a beaucoup de distance entre les discours, les promesses faites et les réalités vécues.

Mais je sais aussi que le premier danger sera toujours d’en venir à accepter le chômage comme une donnée incontournable, presque acceptable de notre société sinon, comme disent certains « comme une variable d’ajustement » de l’activité économique… et même aujourd’hui comme une condition du rééquilibrage des comptes publics quand il s’agit de réduire les effectifs de celles et ceux qui rendent des services publics.

Accepter de telles idées serait accepter une société en perdition sans espoirs et sans avenir avec d’un côté des riches et des puissants et de l’autre une misère quotidienne aggravée frappant des millions de nos concitoyens.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Le 1er mai, c’est enfin, et toujours pour nous, l’occasion de méditer un instant sur cette longue marche des travailleurs pour conquérir leurs droits.

Nous ne sommes pas ici dans une commémoration historique,

mais il nous appartient de mesurer combien d’obstacles surmontés, combien de luttes il a fallu pour faire, lentement, sortir le monde ouvrier du « non droit » et pour lui faire acquérir la dignité de ses droits d’où les inquiétudes qui s’expriment quand des mesures annoncées sont considérées, à tord ou à raison, comme attentatoires de certains de ces droits, même si elles en créent de nouveaux et en particulier pour les jeunes qui n’arrivent pas à trouver quel qu’emplois que ce soit…

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens

Au moment où nous sommes réunis pour fêter celles et ceux d’entre vous qui se voient remettre la Médaille du Travail, nous devons avoir un moment de réflexion pour mesurer l’ampleur de cette marche vers toujours plus de justice, mais aussi aujourd’hui pour en mesurer la fragilité.

Sans doute y puiserons-nous un peu plus de détermination pour poursuivre, chacun à notre place, selon nos propres conceptions philosophiques ou politiques, le seul combat qui vaille, le combat pour une terre plus juste, plus fraternelle, en cinq mots « pour une terre plus humaine ».

Mesdames, Messieurs les récipiendaires,

en vous renouvelant mes sincères, cordiales, amicales et chaleureuses félicitations,

en vous redisant l’infini plaisir et le grand honneur que je vais avoir à vous remettre maintenant individuellement votre distinction devant vos familles et vos amis,

je terminerai ce modeste discours par ces simples mots :

VIVE LE PREMIER MAI !
et Belle Fête du 1 mai
à vous toutes et à vous tous !

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