JOURNÉE DES DÉPORTÉS Dimanche 24 avril 2016 : intervention place Jean Moulin

Mesdames et Messieurs les Représentants et membres des Associations d’Anciens Combattants,

 

Messieurs les porte drapeaux,

 

Mesdames et Messieurs les musiciens,

 

Mesdames et Messieurs les Responsables et Militants d’Associations Villeneuvoises,

 

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués,

 

Mesdames et Messieurs les élus villeneuvois,

 

Mesdames et Messieurs les membres des Conseils de quartier

 

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens,

 

Je veux, en ce matin du 24 avril 2016, 71 ans après l’ouverture des « camps de la mort », le répéter comme chaque année une fois encore :

la journée du Souvenir de la Déportation n’est pas, et ne sera jamais une célébration comme les autres.

 

Et c’est la raison pour laquelle, depuis de nombreuses années, nous nous réunissons ici sur la Place Jean Moulin pour cette cérémonie.

 

Devant l’Histoire, chacun le sait, Jean Moulin incarne la Résistance aux côtés de beaucoup d’autres résistants très connus, connus ou anonymes, différents sans doute dans leurs engagements mais tous unis dans une même volonté de contribuer à libérer la France.

 

C’est donc pourquoi, ici, sur la place qui porte son nom, nous rappelons tous les ans que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage par notre Rassemblement, ont leur nom gravé dans nos cœurs.

 

Combattants de l’ombre, ils ont fait la guerre et ils ont été au cœur des combats pour notre Liberté et pour l’Honneur de la France.

 

 

Déportés parce que combattants, déportés pour le seul fait d’être nés juifs, agents d’un réseau, militants d’une cause, porteurs de messages, ou déclarés coupables après avoir été condamnés comme « nuisibles » par des pouvoirs indignes,

 

ils sont tous les victimes du nazisme, du fascisme et de tous leurs complices plus ou moins masqués.

 

C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs nous réunir, Place Jean Moulin, c’est rendre un hommage particulier à toutes ces femmes et à tous ces hommes qui ont voulu se battre et qui ont donné avec leurs combats et souvent leurs vies la seule définition qui vaille à une Nation : un ensemble d’êtres humains qui veulent vivre ensemble leurs différences selon des règles communes Humaines, Laïques et Républicaines.

 

C’est pourquoi aussi, nous réunir ici nous donne le devoir de parler de la Résistance, de parler de la Déportation.

Oui, je l’affirme une fois encore, nous avons le devoir de nous répéter

 

Oui, Mesdames, Messieurs, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni « des détails de l’histoire », ni non plus des faits de guerre mais qu’ils sont la conséquence effroyable du discours nazi, des discours fascistes, de ceux qui les ont tenu, de ceux qui les ont soutenu et de ceux qui sont tenté de les soutenir encore. Ils sont des crimes contre l’humanité.

 

S’il y a, aujourd’hui encore, une seule chance qu’un jeune de plus (ou qu’un beaucoup moins jeune qui l’aurait oublié) entende ce message, il faut le lancer par tous les moyens, il faut le dire et le redire, le chanter et s’il le faut, le crier toujours…à l’instar de la chanson de Jean Ferrat

 

Il faut donc en effet, sans relâche, répéter que cette célébration n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent et notre Avenir, que la dénonciation du fascisme et du nazisme n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant, sans la moindre compromission, contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies de la mort un peu partout dans le monde.

 

Il faut redire, et je le redis, que la première fidélité à la Mémoire de ceux à qui nous rendons cet hommage consiste à continuer leur combat.

 

Il faut le faire avec une vigilance extrême, avec une force intacte, avec une détermination sans limite.

 

A l’aube de la 2 ème guerre mondiale, on se souvient qu’il était des démocrates qui, en toute bonne foi, considéraient qu’il ne fallait pas, à propos du fascisme, « crier au loup »… comme d’autres aujourd’hui s’émeuvent des mesures prises pour lutter contre la guerre que nous mène les terroristes.

 

La catastrophe qui suivit leur à, hélas, donné très vite tort.

 

Ne tombons donc pas aujourd’hui dans le même piège face aux violences verbales et physiques de tous ordres et de toutes origines, et face à toutes les forces mortifères.

 

Chaque fois qu’un discours violent et intégriste, quelle que soit la forme et les raisons de l’intégrisme, reste sans réplique… quand, pire ou presque, il n’est pas repris sous une autre forme, même atténuée, par d’autres forces politiques,

 

chaque fois qu’un responsable de ce camp démoniaque où qu’il soit dans le monde avance un pion et réduit l’espace démocratique,

 

Oui chaque fois que cela arrive, c’est une défaite pour nos Démocraties et c’est surtout une injure aux victimes dont nous honorons, ce matin encore la mémoire.

 

Mesdames, Messieurs, et ce n’est pas la première fois que je cite cette grande dame, Lucie Aubrac a eu un jour une expression à son image, en affirmant que « résister est un verbe qui ne se conjugue qu’au présent ».

 

C’est pourquoi, nous tenons, chaque année, après ce dépôt de gerbes sur la Place Jean Moulin, aller jusqu’à l’Espace Concorde en passant par les Crieuses à la Paix.

 

C’est un beau et symbolique chemin.

 

C’est un chemin qu’il nous appartient résolument de parcourir dans et par nos actes de citoyens… de la Résistance à l’inacceptable à la Concorde entre les femmes et hommes de bonne volonté, pour et par une Paix véritable et universelle, dans la justice, la tolérance, la liberté et la fraternité, en n’oubliant jamais de conserver ou de nous redonner tous les moyens pour y arriver.

 

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, merci à vous, d’avoir par votre présence permis, une fois encore, ici place Jean Moulin, en ce 24 avril 2016, de rappeler à tous un souvenir qui ne doit jamais s’effacer, 71 ans après l’ouverture des camps de concentration et d’extermination, ;

 

Nous le devons aux Déportés comme nous le devons à nos enfants !

 

Nous le devons à l’Histoire comme nous le devons à l’Avenir !

 

Oui Mesdames et Messieurs, dans l’Honneur et le respect de nos valeurs,

 

que vive la Liberté ! que vive la République ! que vive la France !

 

et que vive la Paix !

 

 

 

 

Gérard CAUDRON

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