Cérémonie du 11 novembre 2014 : Discours de Gérard CAUDRON

Messieurs les Anciens Combattants et leurs portes drapeaux,

Mesdames, Messieurs les Présidents et responsables d’associations Villeneuvoises,

Mesdames, Messieurs les musiciens,

Mesdames et Messieurs les élus et représentants des corps constitués,

Mesdames et Messieurs, Mes chers concitoyens, venus en si grand nombre,

Chers enfants dont la présence nous fait chaud au coeur,

Célébrer le 11 novembre et donc fêter l’Armistice de 1918, c’est d’abord commémorer la fin d’un douloureux conflit qui fût alors, au début du 20ème siècle, le plus meurtrier de l’Histoire du Monde, un terrible conflit dont on aura solennellement commémoré, tout au long de l’année 2014, le centenaire de son commencement, un conflit qui, en 4 ans, mobilisera plus de 65 000 000 de personnes et fit plus de 10 000 000 morts.

Célébrer le 11 novembre, c’est fêter ce jour de 1918 où, enfin, ce conflit sanglant s’arrêtait, le jour où on voulait espérer que cette Première Guerre Mondiale serait bel et bien la dernière, car ce jour là, on ne pouvait savoir qu’elle ne faisait que s’interrompre et que l’horreur allait recommencer, en pire, deux décennies à peine plus tard.

Le 11 novembre 1918 restera donc malgré tout, un jour de joie ineffaçable pour beaucoup de nos concitoyens d’alors mais aussi une joie altérée par les millions de victimes décédées, blessées ou infirmes et ce, en n’oubliant jamais que cette guerre fut aussi un drame pour l’Europe qui n’allait jamais s’en relever et que la seconde allait achever.

Il n’est, en effet, jamais inutile de rappeler que si le 11 novembre 1918 a été un jour de Victoire pour la France et ses Alliés, le conflit qui se terminait avait été une défaite pour toute l’Europe.

C’était un premier coup terrible porté à notre continent, prélude d’un second qui, 20 ans plus tard, devait sonner la fin de la primauté de l’Europe dans le monde.

Bien sûr, aujourd’hui, la guerre de 14-18 est entrée, au sens complet du terme, dans l’Histoire et dans notre histoire d’où l’importance, la densité et la richesse des commémorations du centenaire qui se sont déroulées un peu partout.

Les anciens combattants de 14-18 ont, bien sûr, tous disparu depuis la mort de son dernier combattant survivant, le britanique Claude Choules à l’âge de 110 ans le 5 mai 2011, la France ayant perdu le sien Lazarre Ponticelli 3 ans plus tôt en 2008, lui aussi à l’âge de 110 ans.

Cela a donné aux générations d’aujourd’hui et de demain, aux nôtres donc Mesdames et Messieurs, la responsabilité d’entretenir le souvenir de toutes les victimes et de leurs familles dont les vies furent brisées au nom et pour la France qui le leur avait demandé.

Et nous savons bien qu’il ne suffit pas pour cela de parcourir les longues listes de noms gravés dans la pierre de nos monuments aux morts dans toutes les villes et presque tous les villages de France.

Il nous appartient, plus que jamais, d’aller plus loin, d’associer le souvenir des victimes, la connaissance des causes, les circonstances et les conséquences de cette guerre. C’est un devoir pour la Mémoire et donc pour l’Avenir de nos enfants.

Il n’est pas ou plus ou pas encore nécessaire d’expliciter en quoi la connaissance du mécanisme qui a mené de conflits nationalistes locaux dans les Balkans à un conflit mondial est vitale pour comprendre notre temps présent ni en quoi la compréhension des dérives qui menèrent du patriotisme à une caricature nationaliste peut, peut être, éviter à notre temps de nouveaux et terribles drames.

Comme beaucoup d’entre-nous aujourd’hui, je fais partie de ces générations qui ont eu la chance d’arriver à l’âge que j’ai sans connaître ni subir une guerre mondiale.

Cela nous donne, cela me donne, des responsabilités encore plus grandes à l’égard des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés sur les champs de bataille des guerres du 20ème siècle.

Cela nous donne aussi collectivement des responsabilités particulières à l’égard de ceux de nos concitoyens qui, aujourd’hui encore, risquent leur vie et, pour certains, la perdent sous l’uniforme de nos armées et au nom de la France.

Combattants de la Paix, de la recherche de la Paix, de l’Espoir de la Paix, ils sont morts et ils meurent en son nom, prenant ainsi leur place dans cette douloureuse continuité des victimes que nous honorons, sans oublier non plus celles et ceux, policiers et gendarmes, qui perdent la vie dans l’exercice de fonctions de défense de notre vie sociale et sociétale contre des violences qui nous menacent au quotidien.

Oui Mesdames et Messieurs, aujourd’hui comme hier, c’est en nous battant pour la Paix que nous sommes fidèles à la mémoire de ceux dont les noms sont gravés sur tous nos Monuments.

C’est en nous battant pour la Paix que nous nous inscrivons parmi les défenseurs de la Patrie.

 

Tout ce qui peut apparaître, dans le monde, comme un recul dans cette quête d’un monde plus pacifique, moins violent, plus tolérant et plus démocratique, va à l’encontre de l’Avenir de l’humanité.

Mesdames et Messieurs,nous sommes aujourd’hui ce matin à 11h00 nombreux au pied du Monument aux morts de Flers Breucq après avoir fleuri dès 9h00 nos 3 autres monuments.

Alors, en ce jour de 11 novembre 2014, une nouvelle fois, plus que jamais, nous le disons ensemble avec calme, sérénité et détermination :

Que Vive la France au sein d’une Europe enfin réhumanisée !

Que Vive notre République et ses valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité dans un monde qui est loin de toujours les reconnaître et de les mettre en œuvre.

Et que Vive la Paix dans la justice pour tous et le respect de chacun !

Gérard Caudron

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