Carnet n° 304 du 30 juin 2014

« C’est le devoir qui créé le droit et non le droit qui créé le devoir »

A l’heure où nos vieilles sociétés, pétries d’égoïsmes, enfantent trop souvent des citoyens qui, en nombre croissant, pensent que leurs droits priment sur leurs devoirs, cette citation de François René de Chateaubriand, qui date du 18ème siècle, est bonne à être rappelée et être répétée pour mieux être méditée…

A l’origine de tout ce qui est essentiel dans la vie, il y a « le devoir » et c’est « le devoir » qui créé le et les droits qu’ils soient individuels ou collectifs.

Auguste Comte, quelques années plus tard, devait d’ailleurs « enfoncer le clou » en écrivant :

« Nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir ».

En des temps présents, où beaucoup prétendent n’avoir que des droits individuels ou collectifs, et où la notion de « devoir » n’est plus là que pour renforcer l’exacerbation des droits (« je paie des impôts… donc j’ai droit à … »),

je voulais nous le rappeler avec cette belle formule d’Henri Lacordaire :

« Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espérances, il y a le présent où sont nos devoirs ».

C’est à l’aune de ces rappels qu’il nous faudrait juger de la légitimité de certaines décisions et de celle de certaines réactions et ce, à tous les niveaux…

C’est à l’aune de ces rappels que je veux redire pour ce qui concerne notre pays dans le cadre européen contraint que si il faut arrêter la spirale des déficits publics et de celle de l’endettement, (plus de 100% entre 2002 et 2012 pour les déficits et plus de 300% pour l’endettement de la France sous la baguette de l’UMP),

si il faut arrêter de reporter nos excès de dépenses sur les générations à venir, prétendre infliger un remède en forme de saignée, c’est aller à l’encontre de l’objectif fixé.

C’est « en rabotant » les budgets des communes qu’on réduira l’investissement public et donc la croissance.

C’est en diminuant les revenus des plus modestes qu’on diminuera davantage encore la consommation et donc la production et donc l’emploi et la croissance.

C’est en faisant preuve d’autorité vis-à-vis des plus faibles et en cédant devant les riches, les puissants et les forts qu’on ajoutera l’injustice à la difficulté de vivre.

Et c’est ainsi qu’on nous enfoncera profondément dans l’entonnoir où les gouvernements précédents nous avaient déjà placés.

Et quand j’entends le programme de Monsieur Fillon pour 2017, j’hallucine devant tant de brutalité (fin des 35 heures, départ obligatoire en retraite à 65 ans, baisse des impôts des entreprises, fin de l’ISF, accentuation des baisses des dotations de l’État, etc etc )

Face aux balbutiements d’aujourd’hui et aux menaces pour demain, il faut retrouver la juste voie, « donner du temps au temps », pour que les efforts sans doute nécessaires à faire soient positifs et ne soient pas destructeurs.

La « nouvelle alliance franco-italienne » en Europe, l’isolement britannique et l’arrivée de Jean Claude Juncker à la présidence de la Commission Européenne sont enfin des signaux positifs… Même si, selon la formule populaire, « une hirondelle ne fait pas le printemps ».

Reste aussi à reformer la vie politique française où la conjugaison d’un UMP dans les sables mouvants, un PS à la dérive et un FN sur un parvis moyenâgeux, ne peut que nous jeter au fond d’un précipice.

Localement, à Villeneuve d’Ascq où le Conseil Municipal s’est déroulé de manière apaisée et en communauté urbaine où la marche en avant est repartie, des hirondelles annonciatrices peut être de la fin de l’hiver ont fait leur apparition.

Et de me remémorer cette citation d’Albert Camus :

« Le chemin importe peu, la vérité suffit à tout »,

une citation que j’accompagnerai d’un proverbe africain :

« Tout seul, on va plus vite ; ensemble on va plus loin ».

Les faits positifs n’ont pas manqué en cette fin de mois de juin 2014 avec nos fêtes, AG(s) de clôture, expos diverses, inauguration d’un Musée du Terroir transformé et baptême d’un géant renaissant,

des faits, des gestes et des dossiers d’autant plus lourds que les temps financiers sont durs et que pourtant il nous faut mener à terme : Centre Ville, siège Orange, ouverture du nouvel Ehpad du Recueil, l’IFMAS à la Haute Borne, la Ville Nouvelle à continuer à renouveler, l’aire de la SEM Haute Borne à élargir, la liste est longue.

Si seulement on ne nous imposait pas de perdre autant de temps sur des questions qu’un peu d’autorité de la part de l’État pourrait résoudre : après les Roms, ces gens du voyage qui « nous font tourner b… » en passant dans la ville d’un terrain à l’autre parfois éloignés de quelques centaines de mètres…

« Monsieur le Premier Ministre, Monsieur Manuel Valls, j’en appelle à votre autorité et à votre sens du droit », on n’a vraiment pas besoin de cela !

Pour autant, en ce début d’été 2014 où beaucoup de voyants sont à l’orange sinon au rouge, je me refuse à me laisser sombrer dans le pessimisme.

Il y a tant d’énergie encore autour de nous, tant d’enthousiasmes, tant d’envies de vivre… (et pas seulement devant les matches sur nos écrans de la Coupe du Monde au Brésil).

Oui la France, notre France est belle, oui elle mérite, au nom de son passé et de ses valeurs, parce que nous le devons à nos enfants, que nous n’ayons tous qu’un seul but :

« Construire ensemble une place pour tous ! »

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