Carnet n° 56 du 12 février 2010

Au moment où « tombe » le dernier rapport de la Cour des Comptes peaufiné sans aucun doute par un Philippe SEGUIN que le pouvoir en place regrettera sûrement moins qu’il ne l’a dit au moment de ses obsèques, je pense à l’UMP qui dans nos villes comme à LMCU ne cesse de nous donner des leçons de gestion, oubliant sans doute les fruits pour la France de leur incapacité, de leurs erreurs et de leurs fautes de gestion, avec par voie de conséquence, en 2009 :

  • 161 milliards d’euros de déficits (soit bien davantage que le Budget de l’Union Européenne) et donc près de 9% du PIB.

  • Une récession de -2,2 % de ce même produit intérieur brut (PIB).

  • 412 000 emplois supprimés

  • des aberrations innombrables et parfois innommables dans tous les rouages de l’Etat

  • un laxisme généralisé…

Si comme l’a écrit François Mitterrand « la démocratie, c’est aussi le droit institutionnel de dire des bêtises », j’ai quand même un peu de mal à les digérer quand on sait que depuis mars 2008, avec une gestion rigoureuse, on a réussi à arrêter le creusement des déséquilibres et stoppé la mécanique dite de « l’effet ciseau » qui veut que les dépenses augmentent plus vite que les recettes ce qui était le cas des budgets 2006, 2007 et 2008, une évolution qui nous menait « droit dans le mur ! »

Alors, bien sûr, il est plus difficile de dire NON que de dire OUI, plus difficile de gérer des problèmes sans y mettre de l’argent supplémentaire, pas facile de remettre à plus tard des projets auxquels on tient.

C’est vrai dans les associations et les structures qui dépendent de nos finances, c’est vrai dans nos services et c’est même vrai chez les élus.

On le sait, en matière d’économies à réaliser comme en matière de logements à construire, si tout le monde ou presque est d’accord sur le constat de départ : pas d’impôts nouveaux et davantage de logements, ce même monde vous dira oui aux économies mais pas chez moi,

oui à des logements nouveaux mais un peu plus loin de chez moi.

C’est dans la nature humaine !

C’est, pour le maire que je suis, difficile parfois à vivre mais c’est aussi pour celui qui s’est fait réélire pour remettre la ville sur de bons rails afin de lui redonner un avenir, une nécessité  que je n’accepterai pas de remettre en cause et ce.

Je n’ai plus pour ambition d’être populaire mais de faire réussir notre Ville et donc les villeneuvois !

On le sait aujourd’hui, des pays comme la Grèce sont en quasi-faillite après des années de gouvernement de droite, d’autres n’en sont pas loin et la France n’est pas beaucoup mieux sous le règne de l’UMP…

Et bien, nous à Villeneuve d’Ascq, avec notre projet et avec Rassemblement Citoyen, nous disons NON à cette folle spirale qui conduit tout droit notre pays à une cure d’austérité sans précédent, avec encore plus de chômage et de misère et avec toujours plus d’arrogance des puissants et des riches.

Quand on parle du « déclin de la morale civique » c’est aussi cela, sinon d’abord cela…

et c’est donc un peu facile d’y répondre par des drapeaux tricolores supplémentaires.

Comment exiger de quelqu’un qu’il accepte sans se révolter, même si c’est parfois de manière inappropriée, quand il doit vivre avec quelques centaines d’euros par mois et qu’il voit à la porte de l’Elysée des dirigeants qui en touchent mensuellement des centaines de milliers ?

Alors oui si « gouverner, ce n’est pas plaire » et si « dans la vie politique, il faut être offensif » (toujours de François Mitterrand), j’entends, le temps que j’en aurai la force, gouverner et être offensif… même sans plaire.

Et je ne transigerai pas avec ces principes, pas plus que je ne transigerai avec la mise en oeuvre nécessaire et rapide d’un programme communautaire « Ville Nouvelle Renouvelée ».

Le 27 février 2010, avec René Vandierendonck, Eric Quiquet, Bernard Debreu, Rudy Elegeest, Olivier Henno et bien d’autres élus, pionniers de la Ville, militants associatifs et citoyens, j’aurai l’occasion de le redire avec force (tout juste 10 ans après que j’avais annoncée aux villeneuvois ma non candidature en 2001… ce qui ne fut pas ma meilleure décision dans ma vie publique).

« Souffle, souffle, vent d’hiver : tu n’es pas si cruel que l’ingratitude de l’Homme » (William Shakespeare)…

et oui… mais somme toute, que m’importe…

Et finalement, heureusement qu’il y a des pouvoirs et des élus locaux de toutes couleurs politiques pour agir au plus près des citoyens quand on voit les effets du parisianisme et le cirque bruxellois qui au parlement Européen plébiscite Monsieur BARROSO avec 488 voix contre 137 et donc le soutien des socialistes européens à sa politique ultra libérale qui a pourtant aggravé les effets de la crise mondiale.

Les pères fondateurs de l’Europe doivent « se retourner dans leur tombe » tout comme les Mitterrand, Blum et Jaurès…

« réveillez-vous camarades… ils sont devenus fous ! »

C’est cette inconscience de nos élites qui a fabriqué des « Georges Frêche » et pas l’inverse !

Car qui dit violence verbale dit violence tout court…

un mal dont risque de « crever » notre société et notre République.

J’en appelle donc pour conclure ce carnet du jour à davantage d’esprit de responsabilité de la part de toutes celles et de tous ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir.

On me dira sûrement que « je prêche dans le désert », peut-être, mais « qui ne tente rien n’a rien » !

Avec en finale une « petite dernière » de François Mitterrand à méditer dans tous ses aspects :

« Je suis agnostique. Ce qui ne veut pas dire que je ne crois pas, mais que je ne sais pas si je crois ».

En hommage à Nelson Mandela, cette très belle profession de foi :

« En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant. »


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