Carnet n° 291 du 31 mars 2014

« Municipales 2014 : du jamais-vu ! »

Quand je me penche sur mon passé et que je revisite des décennies de vie publique, si je retrouve des moments de joie et d’autres de déception, des surprises agréables ou moins agréables, des basculements de majorité aux Présidentielles et aux législatives plus ou moins enthousiasmantes, jamais, depuis ma première campagne de très jeune militant en 1965 aux côtés d’Augustin Laurent alors Maire de Lille,

jamais, disais-je, je n’ai connu une telle vague, de telles vagues, emportant des municipalités dont certaines ancrées depuis très longtemps à gauche (102 ans pour Limoges)

Du jamais-vu !…

155 villes, nous dit-on, de plus de 9000 habitants perdues par la gauche et le PS au profit de l’UMP et de l’UDI et une dizaine pour le FN.

A Lille Métropole, c’est, de tous les scénarios, le pire qui s’est réalisé.

Je savais depuis longtemps, et je ne m’en étais pas caché, que LMCU était perdue pour le PS et ses alliés… mais pas à ce point.

• Ville de Tourcoing…perdue

• Ville de Roubaix… perdue

• Ville d’ Halluin… perdue

• Ville de Loos… perdue

• Villes de Willem et de Lys les Lannoy… perdues…

et dans le détail des petites villes, on verra dans les prochains jours que la liste ne s’arrête pas là…

Certes, dans ces résultats, il y a l’impitoyable effet des 2 premières années de Présidence de François Hollande et chacun sait qu’il ne lui suffira pas de remanier son gouvernement pour changer le terrible jugement des Français à son égard.

Certes, ici où là, on peut trouver « de bonnes raisons » à ces alternances, usure du pouvoir pour certains maires, arrogance de quelque un(e)s, erreurs stratégiques de quelques autres, incapacité à s’adapter aux situations nouvelles faute de contacts citoyens ou d’éducation politique « non- livresques », mais, quand même, cela n’explique pas tout.

Et si lors de chaque élections locales « dites intermédiaires », il y a eu « des effets de correction » par rapport à l’élection nationale précédente, jamais, au grand jamais, ils n’ont eu cette ampleur et jamais au grand jamais on n’a vu des maires de droite en place rester envers et contre tout, parce que dans « le bon camp », et d’autres maires de gauches efficaces être chassés parce que « dans le mauvais camp ».

Là encore, pour ne pas rajouter l’acharnement aux déceptions légitimes, je n’en dirai pas plus et je ne citerai pas d’exemples.

Je me contenterai de dire mon soutien à beaucoup de mes amis battus douloureusement et mon respect républicain à celles et ceux qui n’en sont pas mais que les électrices et les électeurs ont choisi et donc que je me dois de féliciter.

Comme je l’ai dit dimanche soir, depuis l’Hôtel de ville de Villeneuve d’Ascq, une fois les urnes closes (avant d’être dépouillées), une fois que les électeurs se sont exprimés, une fois que les élu(e)s sont proclamés, elles et ils sont à égalité de droits et de devoirs, les représentants légitimes des citoyennes et des citoyens qui les ont élus.

C’est vrai partout en France,

c’est vrai à LMCU où des changements sont déjà en cours de négociations..,.

c’est vrai aussi à Villeneuve d’Ascq où, avec 58,44% des voix dans le contexte politique que je viens de décrire et une fin de campagne aux attaques personnelles blessantes,

je remporte sans doute une de mes plus belles victoires, sans ambiguïté d’aucune sorte, à la tête d’une belle équipe et ce, pour un dernier mandat qui n’aura rien « d’un long fleuve tranquille ».

J’en mesure toutes les dimensions, j’ose dire ma fierté et je réaffirme mes chaleureux remerciements à toutes celles et à tous ceux qui m’y ont aidé et qui vont maintenant m’accompagner dans les lourdes tâches qui nous attendent.

Avec ces 58,44 % de voix qui font de moi un des mieux élus du camp du progrès de France pour ce qui est des villes moyennes et grandes,

il m’appartiendra, à Villeneuve d’Ascq, de remplir les engagements que j’ai pris pour ma ville et ses habitants qui sont écrits et qui constitueront « notre feuille de route ».

Mais il m’appartiendra aussi de contribuer à réunir tous les Républicains convaincus des dangers de certaines idées et comportements violents qui risquent de saper les fondements même de notre société et de notre Démocratie Républicaine.

On a connu cela au 20ème siècle et même si les femmes et les hommes politiques d’aujourd’hui ne sont pas comparables à celles et ceux d’hier, pas plus que les situations géopolitiques,

« Si l’Histoire ne se répète jamais, il lui arrive de bégayer ».

Oui j’entends bien me battre pour nos valeurs de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité,

mais j’entends bien aussi me battre contre toutes les causes économiques et sociétales qui bousculent nos concitoyens et les poussent parfois à faire « les choix du pire ».

J’ai « aimé » ce dessin qui a circulé sur le net d’une poule mécontente de son poulailler et de son coq qui fait appel au renard pour mieux manifester son mécontentement…

On peut s’en gausser, on peut s’en offusquer … Mais c’est ainsi… Et c’est pourquoi si nos concitoyens, je le crois, restent prêts à nous entendre sur la défense de nos valeurs républicaines, ils attendent aussi de nous des réponses concrètes à leurs problèmes concrets.

La Gauche, aujourd’hui, n’a plus suffisamment de réponses mais je pense aussi que l’UMP n’en a pas davantage.

Quant au FN, « ce n’est pas son problème ». Il trouvera toujours des boucs émissaires à dénoncer pour justifier ses propres incapacités.

On mesure l’ampleur de la tâche et on comprendra peut être mieux la pertinence d’un de mes slogans de campagne « Gérard Caudron, la force de l’expérience »

sans oublier l’autre « Gérard Caudron, la proximité citoyenne ».

Ils expliquent sans doute largement « ma longévité »… et le choix très majoritaire des Villeneuvois à près de 60%.

Au demeurant, mes combats pour nos valeurs et notre République n’auront de sens et de crédibilité que si je jette toutes mes forces dans mon choix Villeneuvois, un choix qui a conclu mon discours de soirée électorale à l’Hôtel de Ville dimanche vers 20h30, un discours fait d’émotion, de colère, d’espoir et d’appel au Rassemblement :

ALLEZ VILLENEUVE !