Carnet n°58 du 19 février 2010

« Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

Extrait de la fable « les animaux malades de la Peste », cette sentence de Jean de La Fontaine qu’on pourrait associer à « la raison du plus fort… » du « loup et de l’agneau » nous confirme que, finalement, en politique tout comme dans tout comportement humain, il est peu de changement avec le temps qui passe…

Mes multiples citations vieilles de quelques années pour certaines à plusieurs millénaires pour quelques autres en sont une autre illustration.

On le rencontre à tous les niveaux de la vie :

  • On sanctionnera ainsi un agent d’exécution pour « négligence » alors que le cadre, son chef, défaillant lui aussi, se défaussera sur un plan de charge tendu ou des moyens insuffisants…
  • Une entreprise ferme ses portes pour cause de mauvaise gestion, ses ouvriers sont licenciés et ses dirigeants pourvus de « parachutes dorés »
  • Une nouvelle élection s’approche. Les élus « proches du pouvoir » sont reconduits sans problème malgré leur absentéisme, les autres serviront (quelque soit leur travail) de « variable d’ajustement » dans les négociations en cours et les renouvellements à faire.
    Le budget d’une commune se construit :
  • l’association qui dépose sa demande en retard est recalée, les universitaires qui préparent un colloque s’affirmeront ne pas pouvoir « se caler dans un marathon budgétaire » qui ignore « la spécificité de la demande ».
  • un élu de l’opposition demande des précisions, c’est de droit… un élu de la majorité fait de même, c’est « un empêcheur de gérer en rond »… (je plaisante à peine).
  • un manoeuvre qui prend sa retraite « déséquibre  les comptes de la France ».  Le « ponte du CAC 40 qui accepte de partir à 65 ans  pourra recevoir un chèque d’un montant supérieur à ce que gagnera un smicard durant toute sa vie.
Et je pourrais multiplier les exemples en matière de police, de banque, d’assurances, de logement…

Tout le monde en a en tête… Je dirai simplement qu’un citoyen pauvre risque plus à faire un chèque sans provision pour cause d’absence ou de petitesse de ses revenus que le spéculateur, le manipulateur ou « l’évadé fiscal » quand ils jouent avec des millions d’euros… y compris publics.

Et bien pour moi aussi, « faire de la politique autrement », c’est refuser le caractère inéluctable et intangible de ces « réalités ».

Et tant que les rebatisseurs du camp du progrès n’auront pas le courage de s’y attaquer, ils ne me retrouveront pas à leurs côtés.

Il en est de ces injustices comme des petites lâchetés… « Je me révolte, donc je suis » (Albert Camus) et je salue ici le courage de René Vandierendonck, le Maire de Roubaix, qui a porté plainte pour discrimination contre Quick qui impose à tous ses clients des menus HALAL.

Il n’y a aucune raison que cette tendance s’aggrave un peu partout y compris dans les commerces de proximité de certains de nos quartiers.

Il est de lâchetés qui mettent en cause nos fondements laïcs et républicains.

« Faire de la politique autrement », c’est aussi savoir réaffirmer ses valeurs, les mettre en oeuvre dans ses actions, et cela malgré les risques encourus.

« Faire de la politique autrement », c’est sortir d’une pensée unique dominante qui conforte les élites à droite comme à gauche dans les entreprises, les administrations et les partis politiques.

Dans la série des idées toutes faites, des mensonges affirmés sur un air de vérité et des motivations réelles camouflées derrières de beaux principes :

  • la droite UMP qui, en matière de sécurité, quand la gauche est au pouvoir, rend l’Etat responsable du moindre désordre et qui, depuis qu’elle est au pouvoir, en rend, de manière éhontée, responsables les élus locaux de gauche.
  • certains recours contre des grands projets (et je n’en vise aucun en particulier) où on décèle d’étranges confusions et une somme d’intérêts catégoriels voire individuels plus ou moins masqués.
  • au moment de boucler un budget, les modes qui consistent à dénoncer l’adversaire « par qui le déficit arrive » pour mieux ensuite équilibrer le budget par l’impôt.
« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer,
le réaliste ajuste ses voiles » (William Arthur Ward).

Arrivé à ce stade de ma vie, ni exagérément pessimiste, ni benoîtement optimiste,… je suis simplement réaliste.

En matière budgétaire, je pense être un des premiers élus à affirmer un principe : il faut ajuster les dépenses sur les recettes.

En matière de grandes décisions d’aménagement, j’affirme que l’intérêt général n’est pas que la somme des intérêts particuliers et que le rôle d’un élu, c’est d’appliquer la loi et le droit, même quand il n’est pas d’accord.

En matière de sécurité, je répète que c’est une question trop grave pour laisser sans réagir de petit(e)s politicien(ne)s s’en emparer pour essayer de gagner des voix.

La sécurité est un droit pour TOUS en particulier pour les plus modestes.

Tout le monde « doit s’y atteler » en sachant qu’il n’y a pas de solution miracle (sauf à trafiquer les statistiques) et que tout est toujours à refaire.

Monsieur Sarkozy est un bel exemple de la vanité « des coups de mentons » et des imprécations en la matière.

Que sa « basse-cour locale » veuille bien accepter un jour de s’en convaincre et d’ouvrir les yeux sur les réalités du monde !

J’aime bien la formule de François Bayrou qui nous dit à l’heure des jeux olympiques d’hiver et de l’hiver d’une crise « qui n’est finit pas de finir »…

« Dans les équipes sportives comme dans les pays, les individualités ne suffisent pas. Il faut aussi l’esprit d’équipe ».

C’est aussi cet esprit d’équipe que je veux relancer à l’occasion du colloque du 27 février prochain à la Rose des Vents.

Si, en effet, notre ville a des centaines d’années à travers ses racines flersoises, annapoises et ascquoises, si la ville nouvelle a près de 45 ans,
la nouvelle ville de Villeneuve d’Ascq née il y a 40 ans d’une fusion de 3 communes a besoin de remobiliser ses citoyens à l’horizon 2020.

C’est ce que nous ferons le 27 février ensemble et je l’espère au delà de nos différences.

« Pour tous, il faudra faire de la création une ambition, de l’invention une exigence, du nouveau une nécessité ».

C’est de Jacques Attali et c’est ma feuille de route.

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