Carnet n°62 du 5 mars 2010

« Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles ».
Cette citation de bon sens d’un certain James Dean qui se conjugue à une autre (déjà utilisée dans mes carnets) de W. A. Ward, un égyptologue britannique : « Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère le changer, le réaliste ajuste ses voiles »,

oui, cette et ces réflexions me taraudent l’esprit durant mes insomnies quand j’essaie de faire face à tous les problèmes qui se posent à nous, à nos concitoyens, à notre pays, à nos villes, au monde et à nos sociétés avec de moins en moins de moyens pour y répondre.

La problématique n’est pas nouvelle mais cela ne va pas en s’améliorant… au contraire quand on constate :

l’ampleur des dérèglements climatiques dont on est en droit de se demander, en regardant l’histoire de l’Humanité, « s’ils ne sont que les résultats de nos comportements »…
les ravages de la misère et de la pauvreté un peu partout (plus de 100 millions de repas distribués cet hiver par les Restos du Coeur en hausse de près de 20 %),
des Etats en quasi-faillites, comme la Grèce, du fait d’une crise provoquée par « la grande finance mondiale » il y a 2 ans et aggravée aujourd’hui par un comportement indigne (« les Etats se sont déshabillés pour sauver les banques qui aujourd’hui leur font maintenant le procès d’être nus »…),
– une agriculture, des agricultures, nos agriculteurs, un peu partout à l’agonie alors que l’on sait que la famine guette le monde à l’horizon 2020/2030.

Oui, vraiment, on se dit que notre monde tourne fou, qui, un peu partout, accroît les inégalités, enrichit les riches, terrasse les pauvres, sacrifie l’avenir, développe les intégrismes et toutes les formes de violence… Aldous Huxley l’a écrit : « Le fait que les Hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne »,

d’autant, ajouterai-je, que l’Histoire est toujours écrite « après » qu’elle ne soit déroulée… et donc quand on connaît comme « elle s’est terminée »…

Dien Bien Phu fut d’abord une cuvette verdoyante avant d’être « La » grande défaite française en Indochine, l’indépendance de l’Algérie « une nécessité historique en 1962 », 8 ans à peine après l’assassinat en 1954 d’un couple de jeunes coopérants venus donner leur jeunesse à la jeunesse algérienne, le Vietnam un beau pays pour les troupes américaines qui quittaient la France dans les années 60 à la demande de Charles de Gaulle… et je ne parlerai pas aujourd’hui de l’apocalypse de la deuxième guerre mondiale…

Aujourd’hui, on vit une autre HISTOIRE, en marche, à l’aveugle,… en attendant de savoir un jour où elle nous aura mené…

Alors en attendant, on travaille, on gère, on prépare notre budget, on rénove notre ville, on conforte nos services publics.

On essaie de préparer l’avenir tout en répondant aux questions et angoisses présentes.

« C’est le lot » de tous les décideurs, de tous les responsables et de tous les élus… et quelques soient les différences, je les respecte tous pour cela.

Alors oui, en attendant nous avons travaillé le 27 février l’avenir de notre Ville à l’horizon 2020 et lancé pour cela l’idée d’un Conseil prospectif pour un Schéma de Développement Villeneuvois 2020″.

Alors oui, en attendant nous travaillons avec une attention particulière sur les recours déposés contre le stade du LOSC, dont certains éléments posent des problèmes de fond bien connus sur l’impact de tous les grands aménagements même quand ils sont nécessaires, dont d’autres posent les questions de la complexité croissante des procédures et donc du travail de celles et ceux en charge de leurs déroulés.

Alors oui, nous luttons contre toutes les formes de misère, de solitude et de désespoir… avec chevillé au coeur et au corps, ce cri d’Albert CAMUS si souvent rappelé ici et ailleurs : « Je ne révolte, donc je suis ».

Alors oui, avec Citoyen d’Europe, on continue à penser « une autre Europe », et c’est ce que nous avons fait mercredi avec une conférence-débat sur la crise et la Grèce.

Alors oui, avec Rassemblement Citoyen, en recrutant de nouveaux militants, en nous structurant géographiquement nous voulons poser des éléments d’alternative aux partis politiques traditionnels.

Alors oui, avec les élections régionales des 14 et 21 mars, aux côtés d’Europe Ecologie, nous voulons poser de nouveaux jalons, une nouvelle pensée pour une nouvelle croissance et une nouvelle manière de faire de la politique.

J’en dirai sans doute davantage ce vendredi 5 mars, en soirée, salle Marianne à Annappes.

Et si, quelque part, comme le dit Valérie Guignabodet : « Ce n’est pas le but qui compte c’est le chemin », une phrase à laquelle j’en ajouterai une autre entendue de François Mitterrand « Là où il y a une idée et une volonté, il y a un chemin »,
je m’emploie, nous nous employons, à tracer ce chemin envers et contre tous les égoïsmes et tous les conservatismes…

Avec en tête, à ce stade de ma vie, cette pensée de Jules Renard : « Si je devais recommencer ma vie, je n’y voudrais rien changer, seulement j’ouvrirais un peu plus grands mes yeux ».

Je placerai, pour terminer, ce 61ème carnet ce qui avec les 60 autres représente un ensemble de près de 400 pages écrites finement à la main, sous une pensée qui pourrait être un épitaphe : « la meilleure façon de pensée est d’écrire »

Elle est de Pascal Quignard

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