Carnet n° 68 du 26 mars 2010

En ces journées « entre chien et loup » où l’hiver accroche ses derniers oripeaux tandis que le printemps peine à produire ses premiers bourgeons,

il est des instants où on cherche à se raccrocher à « des moteurs de vie » plus mobilisateurs que celui qu’on trouve chez Charles Péguy quand il nous dit, non sans bon sens, que « Le vieillissement est essentiellement une opération de mémoire (et que) c’est la mémoire qui fait toute la profondeur de l’Homme ».

C’est donc plutôt Goethe qui ouvrira ce 68ème carnet : « Quelque soit la chose que vous pouvez faire ou que vous rêvez de faire, faites-là. L’audace contient en elle du génie, de la puissance et de la magie ».

Et il faut de l’audace aujourd’hui pour défendre des idées simples, républicaines, laïques, solidaires et révolutionnaires dans le sens où on doit savoir remettre en cause les idées toutes faites, les systèmes en place et « la pensée unique » qui régule la droite comme la gauche institutionnelles…

Il faut de l’audace pour le faire, comme nous, avec Rassemblement Citoyen, entre un UMP qui va resserrer ses actions vers sa clientèle et un PS qui, dans sa tête, se réinstalle déjà dans les ministères dorés…

Il faut de l’audace pour croire en la citoyenneté, en la conjugaison intelligente et loyale entre la démocratie représentative républicaine et une démocratie participative qui enrichit la première sans prétendre la remplacer.

C’est ce que je pense avoir fait cette semaine devant le conseil de quartier d’Annappes face à des partenaires de très grande qualité.

C’est ce que j’ai fait dans ma démarche de respect vis-à-vis des « contestataires militants » du grand stade,

C’est ce que je voudrais faire avec d’autres qui trop souvent confondent « participation citoyenne » et manœuvres politiciennes.

Il faut de l’audace pour expliquer au citoyen qui vient me voir désespéré par un manque de logement, d’emploi, ou une peur viscérale devant l’insécurité qui l’angoisse, voire par une querelle de voisinage ou une rupture familiale, que « je n’ai pas de baguette magique », que le maire n’a pas tous les pouvoirs et que donc je ne peux (et c’est sans doute déjà beaucoup) que l’accompagner et l’aider dans ses propres démarches.

Il faut de l’audace pour oser gérer avec rigueur les finances de notre ville sans impôts supplémentaires mais en essayant quand même de répondre aux urgences quotidiennes des citoyens, de ravauder notre Ville pour qu’elle retrouve ses couleurs et une certaine jeunesse d’ici 2014 tout en la préparant à l’horizon 2020/2025.

Il faut de l’audace pour croire en la valeur de l’humain, en la mobilisation de nos services municipaux pour faire plus et mieux sans davantage de moyens… (et j’y crois…)

Il faut de l’audace pour croire que l’Etat cessera de faire des économies sur les moyens de l’éducation nationale, avec une politique qui conduit à casser nos collèges et lycées publics les plus fragiles.

Il faut de l’audace pour continuer à LMCU à développer le logement neuf, rénover l’ancien, en élargir la gamme pour assurer une continuité résidentielle…. quand le ministre du logement réduit nos crédits. (J’espère que le nouveau ministre du Nord, Marc Philippe Daubresse, nous aidera auprès de ses collègues et du Président Sarkozy qu’il dit rencontrer régulièrement).

Il faut de l’audace pour croire encore à un minimum d’honnêteté des « princes qui nous gouvernent » quand on les voit à la fois abandonner la taxe carbone et remplir les poches de Suez en leur accordant une hausse du prix du gaz de près de 10% au 1er avril.

Il faut de l’audace pour espérer encore en l’Europe empêtrée dans la crise et déchirée entre des intérêts nationalistes qui n’ont plus rien à voir avec « le rêve européen » de ses pères fondateurs.

Il faut de l’audace enfin pour moi au sein de LMCU pour croire que ma petite voix pourra continuer longtemps encore à se faire entendre sans subir les remarques acides et les reproches de celle (ou ceux) qui se voi(en)t arriver aux sommets en oubliant Icare et ses ailes dont la cire fondit, un jour, à l’approche du soleil.

Oui, il faut de l’audace dans la vie, mais c’est la vie… et nous le devons à celles et ceux qui en ont eu avant nous et grâce à qui nous sommes là, comme nous le devons à Villeneuve d’Ascq aux Massacrés de 1944 dont nous allons commémorer dimanche à Ascq le martyre d’une nuit tragique.

Alors oui, en ce vendredi 26 mars 2010, un vendredi « entre chien et loup », après ce crédo sur l’audace que j’ai voulu égrener pour nous et sans doute aussi pour me convaincre, je terminerai avec Jean Jacques Rousseau : « Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat ».

Le courage ne m’a jamais manqué et c’est ce qui explique certainement mes quelques réussites si comme l’a dit Felix Leclercq : « Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites ».

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