Carnet n° 268 du 21 octobre 2013

« Les grenouilles qui demandent un roi »

(Jean de la Fontaine 1621 – 1695)

On connaît mon goût pour les fables de Monsieur de la Fontaine, citées souvent dans mes carnets, pour caricaturer les acteurs de la vie publique d’aujourd’hui, plus de 3 siècles et demi après leur écriture,… (comme quoi, il est des domaines où rien ne change malgré le temps qui passe…).

Du « corbeau et de son compère le renard » aux applications toujours fréquentes dans les cours des « Princes qui nous gouvernent » à « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » à l’intention de celles et ceux de nos petit(e)s jeunes en politique boulimiques de pouvoirs vite gagnés,… En passant par « le loup et l’agneau » qui nous rappelle que « la raison du plus fort est toujours la meilleure », on restait dans le domaine de vaudevilles qui provoquaient des sourires plus ou moins jaunes selon les destinataires de la caricature…

Avec « les grenouilles qui demandent un roi », le dessin s’assombrit à l’image de la vie publique d’aujourd’hui. Je cite :

« Les grenouilles se lassant

de l’état Démocratique

par leurs clameurs firent tant que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.

Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique.

.

Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue.

Le monarque des Dieux leur envoi une grue,

qui les croque, qui les tue,

qui les gobe à son plaisir »

Cela n’évoque-t-il rien en vous, mes chers lectrices et lecteurs, qui regardez vos télévisions, lisez les éditos de la presse, consultez à satiété les sondages multiples dit d’opinion?

Et Jean de la Fontaine de conclure ainsi sa fable :

« Vous auriez dû premièrement

garder votre gouvernement ;

Mais ne l’ayant pas fait, il vous devait suffire

que votre premier roi fut débonnaire et doux,

De peur d’en rencontrer un pire ! »

Dois-je, à ce stade, en dire davantage au terme d’une semaine où on a tout entendu, du tout à son contraire, des exigences de respect de nos lois aux doucereuses lamentations quand ce respect nécessaire impose des sanctions à ceux qui ne les respectent pas et pour lesquels on fait à loisir vibrer des cordes sensibles… pour mieux déstabiliser ceux qui n’ont fait que leur devoir…

C’est pourquoi, je redis mon soutien à Manuel Valls et mon profond désaccord avec celles et ceux qui ont usé à son égard au PS et à gauche de termes parfaitement insupportables, comme ce député de Lille qui, à propos de l’exécution d’une décision de justice, a été jusqu’à parler de « rafles »…

Avec de tels élus, « la grue de monsieur de la Fontaine » n’a plus longtemps à attendre si notre République et notre Démocratie voient leurs enfants (pourtant chargés d’en défendre leurs règles) en arriver à ce niveau d’inconséquence sinon pire !

J’ose espérer que cela n’empêchera pas, dans les prochains jours à Villeneuve d’Ascq, l’évacuation d’installations illégales de Roms en application de décisions de justice rendue selon nos règles et notre Droit…

Combien de fois devrai-je encore répéter que pour qu’une Démocratie perdure avec ses droits acquis et ses devoirs acceptés, l’exigence est simple et claire :

Le droit, tout le droit, rien que le droit, pour tous et partout.

Nul doute que notre Ministre de l’Intérieur, favori des Français, doit parfois méditer et s’interroger sur les mots de Paul de Gondi, cardinal de Retz :

« Il n’y a rien de si fâcheux que d’être le ministre d’un prince dont on n’est pas le favori » … sauf à espérer, grâce à cela, devenir un jour prince soit même.

Voilà une longue introduction qui m’aura éloigné, sans doute plus que d’habitude, du quotidien d’une semaine villeneuvoise pourtant, une fois de plus, riche, dense et passionnante.

Avec, mardi, une journée à LMCU consacrée au logement et à la préparation du conseil communautaire de vendredi.

Avec, mercredi, à Villeneuve d’Ascq, un Conseil Municipal une nouvelle fois apaisé… (pourvu que cela dure !).

Avec, jeudi, une troisième réunion publique de campagne d’EPVA 2014 au Nord de la ville après celle de la Résidence-Triolo et celle de l’Hôtel de ville-Pont de bois devant, chaque fois, une centaine de citoyens, illustration d’un constat qui me rend perplexe : à 5 mois des élections municipales, au delà des tracts et des affiches, je suis seul avec mon équipe à faire campagne.

Avec, vendredi, une journée à la communauté urbaine clôturée par de joyeux défilés des allumoirs à Ascq et à Flers

Avec, samedi, l’inauguration des travaux de rénovation de la crèche Vanille et chocolat et de l’école Jules Verne, un « bijou scintillant » à l’entrée du quartier de l’hôtel de ville coté Hellemmois : 3,2 millions d’euros de travaux, ce n’est pas rien, mais en regardant les yeux des agents de nos crèches, des parents et des enfants qui les fréquentent…. je me disais que cela en valait la peine.

Un exemple de plus de ce que l’on appelle depuis bientôt 6 ans, « la Ville Nouvelle Renouvelée ».

Avec, dimanche, des compétitions sportives, des tournois et des concours dans bien des domaines et en matinée, à la Maison de quartier Pasteur, une AG de l’Amicale laïque particulièrement réussie à l’image de cette grande et vénérable association, l’occasion pour moi de la mettre à l’honneur, de rappeler son histoire, de saluer ses militants et ses responsables passés et présents, de dire ce que nous lui devons en terme d’activités sur son secteur et de rayonnement sur toute notre ville, sans oublier son combat pour la laïcité, condition première d’un « mieux vivre ensemble » au delà des opinions politiques, philosophiques et religieuses qui ne doivent pas impacter les règles de fonctionnement démocratiques de notre République.

Avec en conclusion de ce 268ème carnet cette définition du sourire :

« Un sourire, c’est du repos pour l’être fatigué, du courage pour l’âme abattue. Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne ».

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