Carnet n° 220 du 19 novembre 2012

« Les rois sont nus »

On se souvient du conte d’Andersen, « Le roi est nu » : je cite ….

« Les habits qu’on lui taille, étant dits invisibles pour ceux qui ne sont pas à la hauteur de leurs tâches ou qui sont des sots avérés,

les ministres, conseillers, courtisans, serviteurs, laquais, dames de la cour, (et bien sûr le peuple qui l’entoure) ne peuvent donc que s’extasier sur la splendeur des habits du roi… jusqu’à ce qu’un enfant se mette à crier : « Papa, maman, le roi est tout nu ! » »

La vie politique aujourd’hui dans notre pays est à cette image, tandis que la croissance est en berne, la misère en marche, le chômage en pointe, et que, donc, des millions de nos concitoyens angoissent et souffrent.

Du Parti Socialiste qui, à peine ses victoires remportées, a très vite écarté celles et ceux qui l’avaient aidé à gagner, déshabillant ainsi ses nouveaux « princes qui nous gouvernent », dans l’incapacité « de se voir nus » du fait de la volonté de leurs proches de leur masquer les réalités,

à l’UMP qui après s’être déchirée à sa tête durant des semaines pour désigner « son chef de guerre » anti-gauche, nous a donné hier un des plus médiocres et un des plus tristes spectacles que les politiques nous aient jamais donné et ce, sur toutes les chaines de télévisions.

Et tout cela, pour à peine 260 000 adhérents appelés à voter, ce qu’auront fait sans doute 130 000 à 140 000 d’entre eux, avec des décomptes souvent contestés de quelques dizaines de bulletins (voire quelques centaines dans « les fiefs des barons » à Meaux, à Paris et à Nice) et leurs lots et flots de contestations (procurations en masse, ré-adhésions « en argent liquide » de dernière minute, non-concordance entre les signatures et les bulletins).

Avec, « cerise sur le gâteau », les déclarations de victoires à 23h30 et 23h50 des deux « rois nus » entourés de leurs gardes rapprochées (dont Valérie Pecresse sur LCI essayant désespérément d’apparaître sur l’écran à grands renfort de sourires, pourtant peu adaptés à la situation de son chef F. Fillion).

Oui « les rois sont nus » qui ne le voient pas, pas plus que ne le voient celles et ceux qui tiennent d’eux tout ce qu’ils ont ou qui attendent tout d’eux pour leur avenir.

Mais, par rapport au conte d’Andersen, le peuple, lui, les voit nus et dans « l’espace politique » à l’extrême droite comme à l’extrême gauche, il en est, de Madame Le Pen à Monsieur Mélenchon qui ne se privent pas de le crier : les rois sont nus !.

Oui la vie politique dans notre pays est à cette image et ce, à tous les niveaux, et même au niveau local du PS à Villeneuve d’Ascq, si j’en juge par ce qui s’écrit « sur les réseaux sociaux » (quelle appellation inadaptée voire déplacée), sans doute pour contribuer à mettre en selle, pour les prochaines municipales, Monsieur Manier après « le premier coup de booster » qui lui avait déjà été donné à la rentrée de septembre avec sa nomination en tant que 1er Vice-Président du Conseil Général, lui qui n’était plus Vice-Président depuis les dernières élections et donc preuve, s’il en faut, de la décision du PS de repartir à la bataille contre moi et mon équipe en mars 2014.

Au moins comme cela les choses sont claires pour tous. Personnellement, depuis les législatives, je n’en doutais plus, connaissant bien le PS, pour y avoir milité beaucoup plus longtemps que ses jeunes nouveaux « gardes rouges ».

Au moins aussi cela me permettra de continuer à en revoir certain(s) plus souvent dans les manifestations où respire la vie de notre ville accompagné(s) du nouveau promu.

Au moins, enfin, si je suis candidat, je pourrai, comme en 2008, proposer une large équipe allant de la gauche socialiste au centre républicain sous une même bannière qui proclame « qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour travailler ensemble au service de tous ».

Au demeurant, bien sûr, et c’est ce qui fait la richesse de la fonction de Maire, on y rencontre tellement de citoyens à longueur de journées et de semaines que si là aussi « le roi (qu’il n’est pas) était nu » il le saurait très vite car on lui ferait comprendre très vite.

Être Maire, en effet, ce n’est pas que, ni même d’abord, être le produit d’un système politique,c’est aimer sa ville, avoir des idées pour elle, être en osmose avec ses habitants, lui donner et leur donner tout son temps et toute son énergie….

Et je ne suis pas sûr que les purs produits des appareils politiques qui ne raisonnent qu’en termes de rapports de forces, en systèmes féodaux et en manœuvres guerrières soient adaptés à ce qu’on attend d’un Maire et de son équipe.

Et ma semaine écoulée m’a vu travailler sur « les comptes du Grand Stade pour ma ville », une première approche des conditions d’équilibres de notre budget 2013,

et participer à de multiples manifestations sur le cancer, la violence faite aux femmes, le don du sang, des AG diverses (coureurs villeneuvois, JEH, etc…) la semaine de la solidarité internationale, les 90 ans du Fos foot VA, la braderie de la Biblothèque pour tous, une Agora, notre grande foire annuelle du livre à Concorde portée par l’Amicale Laïque Pasteur Jean Jaurès (avec une recherche-expo unique sur Ascq et son histoire), un concert chorale samedi à l’EHPAD du Moulin d’Ascq toujours aussi émouvant.

Oui, une semaine écoulée à laquelle, il faut rajouter au Grand Stade le match de rugby Argentine – France (au cours duquel Martine Aubry a failli présenter la Ministre des sports au maire de la commune qui accueille le stade et qui accueillait donc samedi le match…), aura été à l’image de ma façon de remplir ma fonction, entouré de mon équipe qui, depuis 4 ½ ans, n’a cessé « de mouiller sa chemise » pour remplir aux mieux nos engagements malgré la crise et ses difficultés.

Notre bilan le démontrera dans quelques mois !

En cette fin novembre 2012, « les rois sont nus », disais-je, qui en plus rendent aveugles certains citoyens qui, confrontés à des problèmes quotidiens sans doute réels pour eux, en oublient les périls qui nous menacent et la réalité de la situation mondiale qui nous entoure.

Si les feuilles tombent en automne, si certains chantiers prennent parfois un peu de retard ou font du bruit, si le lancement de la semaine de la solidarité a fait samedi de 18h30 à 20h45 un peu de bruits festifs, s’il y a trop de voitures et pas assez de places de stationnement, beaucoup de visiteurs à V2 au fur et à mesure de l’approche des fêtes,

il y a au Moyen Orient une grande guerre qui couve et qui est susceptible de nous embraser avec, en attendant, chaque jour, en Syrie, en Israël et à Gaza, des dizaines de victimes pour certaines militaires ou terroristes mais aussi surtout, d’enfants, de femmes et d’hommes innocents.

Si comme l’a écrit Henry de Montherlant,

« Mourir pour une cause ne fait pas que cette cause soit juste »,

n’oublions jamais les mots d’un poète tragique Grec, Eschyle, écrits il y a 2500 ans,

« Le malheur ne distingue pas et dans sa course errante, il se pose aujourd’hui sur l’un et demain sur l’autre ».

Je terminerai ce 220ème carnet avec 2 dernières citations :

  • une en écho aux manifestations religieuses du week-end contre un projet de loi sur le mariage civil :

« La religion est un moyen de tout comprendre sans rien savoir »

(et qu’on ne cherche pas dans cette citation quelque critique de ma part de celles et ceux qui ont la foi, une foi qui ne m’est pas tout à fait étrangère)

  • une toute dernière déjà citée mais que j’aime tant, à l’instar de la musique, que je n’hésite pas à la réécrire ici et elle est de Platon, elle a 2400 ans :

« La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée ».

Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=1648

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com