Carnet n° 219 du 12 novembre 2012

« Entre doute et foi dans l’Avenir »

Les périodes de crises graves et profondes ont en commun de provoquer chez chacune et chacun d’entre nous des états alternatifs (au sens du courant du même nom) qui vont du doute à la foi en l’avenir.

La période que nous traversons n’y échappe pas qui conduit celles et ceux qui ne sont pas pétris (voire confits) de certitudes dans leurs « bulles politiciennes » à douter souvent sans pour autant jamais perdre leur foi dans l’avenir.

C’est le cas dans ma ville pour le gestionnaire pugnace et vigilant que je suis « titillé » régulièrement sur internet par des messages qui, à toutes heures, vous reprochent des voitures mal garées, un chauffage en panne dans un immeuble d’appartements, des feuilles mortes d’automne tombées et pas encore ramassées, un arrêt de bus trop près de chez soi… mais en même temps, un maire qui, en parcourant sa ville, constate objectivement qu’elle est belle et plutôt propre, verte et toujours aérée, avec, un peu partout, des rénovations, que la crise a peut être légèrement freinée, mais jamais arrêtée et, surtout, une modernité et des actes forts, architecturaux ou autres, qui nous projettent dans l’Avenir et le 21ème siècle.

C’est le cas à Lille Métropole où j’ai pu dire, dans le débat d’orientation budgétaire de vendredi, que, si je partage des doutes quant aux conséquences de la crise de finances déjà bien « chargées » par des décisions antérieures lourdes, je me refuse à n’avoir pas foi en un Avenir meilleur où la croissance reviendrait grâce à une rigueur de gestion assumée.

C’est le cas au niveau de l’État, où je veux croire à un réalisme retrouvé dans les domaines du respect de nos lois, de notre droit et de nos règles Républicaines, pour davantage de sécurité dont ont besoin nos concitoyens, contre toutes les formes de laxisme et contre la loi du plus fort (et celle de ceux qui parlent le plus fort).

Loin des surenchères de tous ordres et dans tous les sens, une seule règle doit prévaloir : le droit, tout le droit, rien que le droit.

C’est ce que j’ai écrit cette semaine à Manuel Valls dans une courte lettre à propos des Roms qui m’a valu une amplification médiatique, preuve de l’écho dans la population de ces inquiétudes.

C’est ce que j’attends du Président Hollande lors de sa conférence de presse de demain : qu’il éclaire mieux ses décisions économiques et financières récentes.

Entre « doute et foi dans l’avenir », c’est aussi le cas au niveau de l’Europe où mes doutes sur les dérives d’une Europe financière et boursière n’ont pas effacé ma foi dans une construction européenne qui devra vite retrouver les fondamentaux de ses Pères Fondateurs et de ses bâtisseurs, pour toujours plus de Paix dans la justice et le respect, davantage d’humanité et de citoyenneté avec un juste équilibre entre les États et l’Europe qui seule peut assurer la survie de nos racines et patries.

C’est le cas, toujours, au niveau du monde où les pollutions et dérèglements, les épuisements de ressources, les surpopulations, les tensions, les violences et les intégrismes de tous poils peuvent faire douter de l’Avenir, mais je garde la foi en une volonté humaine de vivre (survivre) et de savoir prendre pour cela les mesures indispensables sans plus perdre de temps.

De ce point de vue là, la réélection du Président Obama est une bonne nouvelle.

Enfin et pour conclure avec ce panorama qui nous aura presque conduit de « l’infiniment petit à l’infiniment grand »,

on m’autorisera à redire, au delà de mes doutes, ma foi en l’Homme, à ses formes d’éternité et j’aimerais tant que les religions, enlisées dans des actions et des discours qui sont trop souvent de l’ordre du politique (voire de l’ordre du politicien), des rapports de forces et du pouvoir,

se recentrent sur l’Homme, ses peines, ses angoisses et ses solitudes.

Que l’indignation claironnée contre une loi élargissant les conditions du mariage civil aurait été davantage crédible si une même indignation avait été tout aussi claironnée quand il s’est agit de dénoncer la pédophilie…

On l’aura compris, si les doutes ne m’épargnent pas, ma foi en l’Avenir et celle en l’Homme sont intactes même si elles sont sans complaisance.

Cela me permet, à ce stade de faire mienne cette pensée du Général Mac Arthur exprimée il y a 67 ans en une année qui pour moi aura compté, 1945 :

« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit : en effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort.

On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années : on devient vieux parce que l’on a déserté son idéal. Les années rident la peau. Renoncer à son idéal ride l’âme ».

Ces définitions de la jeunesse et de le vieillesse me rassurent au moins sur un point : selon ces critères je n’ai pas encore commencé « à devenir vieux »…

On se rassure comme on peut… grinceront sans doute certain(e)s….

Qu’importe car comme l’a écrit Sénèque il y a 2500 ans :

« Un athlète ne peut arriver en compétition s’il n’a jamais été mis à l’épreuve »

et durant ma vie les épreuves ne m’ont pas manqué.

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