Carnet n° 209 du 3 septembre 2012

« Chaque homme doit inventer son chemin » (JP Sartre)

La barre très symbolique et tout à fait artificielle des 3 millions de chômeurs vient d’être franchie.

Très symbolique parce qu’il faut remonter à « l’avant Jospin » de 1997 pour la retrouver ;

tout à fait artificielle parce qu’elle dépend des modes de calcul alors que ce sont plus de 5 millions de français qui sont  »en sous ou mal emploi ».

Est-ce la faute de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault ?Bien sûr, non, et il faut, chez certain(e)s, une  »fichue dose de mauvaise foi » pour oser les en rendre responsables alors que, depuis longtemps, la pente de tous les indices économiques nous y menait et que  »un pied avait été mis sur le couvercle » d’une cinquantaine de plans sociaux par un Président « sortant – candidat ».

Reste que derrière ces chiffres, ce sont, ne l’oublions jamais, des millions de situations humaines cruelles et désespérantes ;

Reste, qu’à tort ou à raison, sciemment ou non, François Hollande avait suscité l’espoir d’un retournement rapide de la tendance.

Et je repense, en cet instant, aux mots d’Alphonse Allais qui disait :  »Avant d’éblouir le peuple en lui promettant de l’eau chaude, il faut lui fournir des récipients pour la recueillir ».

Oui mais pour cela, il faut du temps, et dans le monde politique d’aujourd’hui, ce temps manque aux décideurs et surtout dans la vie il manque cruellement à celle et celui qui se demande comment et avec quoi, demain, il pourra vivre…

Et c’est pourquoi  »j’hallucine et je désespère » quand j’entends des femmes et des hommes politiques UMP, élus, ministres et responsables de la politique française depuis 5 ans, voire depuis 10 ans, reprocher à nos nouveaux dirigeants les conséquences de leurs actions ou inactions.

Comment peut-on oser reprocher à une équipe en place de n’avoir pas encore réussi en 3 mois ce qu’on n ‘a pas su faire durant 10 ans ?

Le pire dans tout cela, c’est qu’ils créent chez nos concitoyens un trouble supplémentaire et des doutes qui s’ajoutent aux angoisses générées par la cruauté des situations.

Que pensent-ils y gagner ? Des victoires en 2014, un succès en 2017… ?

Franchement, face aux risques pris d’une explosion rapide de notre société, cela en vaut-il la peine ?

Sachant que si le gouvernement échoue dans sa volonté de changement et de redressement, les sanctions électorales s’imposeront d’elles-mêmes sans qu’il ait été besoin d’en rajouter et de  »lui savonner la planche » en affaiblissant, de ce fait, notre pays par des divisions et tensions inutiles et dangereuses…

Car, si les temps sont durs, un gouvernement a le droit d’avoir le temps d’agir, que ce soit en matière économique, de croissance et d’emploi, en matière de sécurité, en matière éducative, dans le domaine de l’environnement, dans celui de l’éthique, du mieux vivre ensemble et d’une laïcité parfaitement assumée.

Dans ce domaine aussi, l’exemple de la gestion des communes de toutes couleurs politiques, du travail de leurs élu(e)s, avec rigueur, bon sens et écoute citoyenne, devrait être médité et, pourquoi pas, appliqué à d’autres niveaux de la vie politique.

Et je l’ai écrit hier dans un texte sur la rigueur nécessaire en matière de gestion budgétaire que j’ai illustré à nouveau par quelques chiffres qui prouvent que sur 4 ans, à Villeneuve d’Ascq, nous avons su contraindre l’évolution de nos dépenses à 0,8 % et 0,9 % en moyenne par an,  »tout simplement »  »sans drames ni coupes » dans nos services rendus aux villeneuvois.

Mais il faut, pour cela, plus que des petites phrases, des anathèmes, des communiqués de victoire des uns et de condamnations des autres…

Il faut de travail… dans la durée…

Voilà des éléments d’une réalité et de réalités qui m’ont trotté dans la tête depuis des mois et plus particulièrement durant ce dernier week-end et ce, malgré une belle braderie lilloise qui, à défaut d’être encore une vraie braderie, reste toujours une grande fête populaire en forme de pré-annonce de Lille 3000, malgré aussi un match contre le PSG, au Grand Stade, en présence de Martine Aubry et Manuel Valls, un match qui a douché les supporters du LOSC, beaucoup moins, de ce fait, exubérants à la sortie qu’à l’entrée…

Oui un week-end, où le soleil était au rendez-vous réchauffant nos cœurs tout en nous rappelant que la vraie vie était peut-être ailleurs que sur les plateaux et tribunes qui passent en boucle sur les chaînes de télévision d’information continue.

Un week-end enfin qui, à l’image de tout un été, m’a renforcé dans ma conviction que j’avais bien fait de consacrer l’essentiel de ma vie publique localement à mes concitoyens, au plus près d’eux, sans esprit de chapelle ni crispations inutiles, en prônant le Rassemblement pour être plus forts sans exiger d’être d’accord sur tout pour travailler ensemble au service de tous

et en proposant encore demain mon expérience que personne ne pourrait nier et une efficacité qu’il est difficile de ne pas me reconnaître.

C’est Jean-Paul Sartre qui l’a écrit :  »Chaque homme doit inventer son chemin ».

En toute modestie, en une vie déjà bien remplie, je pense pouvoir dire que j’ai su inventer le mien…

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