« ON EST SI PEU DE CHOSE »
De retour d’un périple de 4 semaines au cœur de la France profonde
dans la Bourgogne d’abord, dans la Drôme provençale ensuite, en l’Ardèche, dans les Alpilles et les Baux, dans l’Aude en flamme, en Dordogne via Rocamadour, sur la Loire et ses châteaux, en Bretagne, à Carnac, ses 2934 menhirs, et aussi ses navires à voile et les « traces » bretonnes de ses chouans,
avant d’en terminer en Normandie, ses bocages, ses églises, ses abbayes et ses plages du débarquement,
quatre semaines donc…, ce que je n’avais jamais fait durant mes 49 ans en tant qu’élu de Villeneuve d’Ascq
et même depuis 65 ans quand, jusqu’à mes 15 ans, je passais « dans une location », un mois complet au Tréport chaque année en juillet avec mes parents,
j’aurai donc pu aujourd’hui m’étendre longuement sur l’actualité de l’été, une actualité que d’ailleurs, avec la télévision et mon ordinateur, je n’avais, on s’en doute, jamais cessé de suivre… ,
une actualité bien angoissante avec ses incendies forestiers monstrueux, la guerre qui continue plus que jamais en Ukraine, un Moyen Orient avec une situation que tous les adversaires de l’Occident et de nos Démocraties alimentent partout à coup de drapeaux et de manifestations,
un duo Poutine-Trump qui nous rappelle tristement le duo Hitler-Staline en 1939,
des Chefs d’État, y compris en Europe, qui ont oublié les conséquences des accords de Munich de 1938,
un « personnel politique français » d’un niveau de médiocrité abyssal que je n’ai jamais connu, prêt à tout pour conserver ou conquérir « le pouvoir » même au prix d’une guerre civile qui d’ailleurs couve déjà dans beaucoup de quartiers d’un nombre croissant de villes,
des élections municipales qui se dessinent avec de graves conséquences possibles en termes de sécurité, de laïcité et de République quand on entend certains députés LFI et EELV qui espèrent sans doute que le feu soit mis partout avec, comme point de départ, le 10 septembre prochain…
J’ai préféré une fois encore, peut-être la dernière, me situer à un autre niveau,
un choix, conséquence de mon périple estival, de mes expériences de vie particulièrement méditées à cette occasion
et de mon entrée confirmée dans ma dernière ligne droite de vie que je veux vivre autrement que ce que des femmes et des hommes politiques « d’un certain âge » voudraient vivre au prix de la vie des générations qui nous suivent (n’est-ce pas M. Trump et M. Mélenchon pour n’en prendre que 2 exemples ?).
D’où mon titre « on est si peu de chose » extrait d’une chanson de 1965, « mon amie la rose »,
un constat, celui que l’on fait quand, dans la France profonde, nos quelques décennies de vie se noient dans nos montagnes et nos plaines, nos musées et nos espaces préhistoriques
après les 15 milliards d’années d’existence de l’Univers d’une immensité infinie (en me posant toujours la question de « l’avant » du big-bang et de qui où quoi l’a déclenché),
les 4,5 milliards d’années d’existence de la Terre,
les 2,8 millions d’âge de l’Homo habilis et les 300 000 ans de l’Homo sapiens.
et plus près de nous, en traversant nos villages verts et fleuris, en longeant leurs églises, leurs mairies, leurs espaces publics toujours propres…
le tout au cœur de vastes espaces agricoles et forestiers,
et donc, malheureusement, en comparant les formes de vie et les manières de vivre (que moi-même j’ai connu il y a plus de 70 ans) avec des métropolisations désordonnées aux quartiers déshumanisés, sinon pire, à l’entretien douteux sur tous les plans…,
oui, on se dit « qu’on est si peu de chose » à toutes ces échelles,
plus particulièrement, depuis un siècle, avec l’explosion démographique. (La terre comptait 1,8 milliards d’habitants il y a un siècle. Elle en compte aujourd’hui plus de 8 milliards)
et avec un dérèglement climatique qui s’aggrave de manière exponentielle,
dont toutes leurs conséquences en termes de mouvements migratoires désordonnés, en termes de mode de vie dans les pays d’accueil et aussi en termes, d’éducation, de comportements et donc trop souvent de violences accompagnées de remises en cause de nos démocraties dont le nombre diminue dans le Monde, parfois de manière abjecte comme en Iran et en Afghanistan…
au point qu’on est en droit de se demander si une troisième guerre mondiale n’est pas d’ores et déjà commencée… différente certes des 2 premières mais plus destructrice…
Oui donc, face à ces évolutions et à ces dégradations dans tous les domaines, avec des fragilités incommensurables qui, en cas de crises majeures, guerrières ou environnementales, ne nous laisseraient plus que très peu de temps pour y faire face… , « on n’est si peu de chose »…
Et pourtant…. « La vie trouve toujours son chemin » et si le pire est possible … sinon probable, il n’est jamais certain.
C’est cela aussi, à côté de toutes ses faiblesses, la force de l’espèce humaine de savoir s’adapter à toutes les situations, y compris aux pires…
Pour chacun d’entre nous, qui que l’on soit et quoi que l’on fasse dans et de sa vie,
une fois ces constats fait, sans jamais fermer les yeux, ni se boucher les oreilles… il faut réagir… et agir.
Au niveau local, à la veille des prochaines élections municipales, il faut tout faire pour éviter « l’arrivée en (ir)responsabilité » de celles et ceux qui voudront enlever ce qu’il reste de « bien vivre » que les communes et leurs élu(e)s assurent encore… et ce, pour satisfaire leurs appétits politiciens, les mêmes d’ailleurs qui veulent le chaos au niveau national et international … pour les mêmes raisons…
C’est pourquoi, si « on est si peu de chose » et si « je suis (moi-même) bien peu de chose », je ne renoncerai jamais à rappeler nos racines, à défendre mes valeurs et nos traditions…
toutes retrouvées, une fois encore, lors de mon périple de 4 semaines dans la France Profonde,
ni, bien sûr, de défendre ce qu’est devenu Villeneuve d’Ascq, en 50 ans de combats collectifs avec tous les villeneuvois(es),
50 ans qui d’ailleurs firent suite à 5 ans de combats de la part d’autres élus qui, en fusionnant trois communes en 1970, m’en ont donné les premiers et indispensables moyens.
Car oui, si au regard du temps, avec nos quelques décennies de vie, on est (et je suis) bien et si peu de chose…
si je n’ai pas tout réussi, si j’ai fait des erreurs, voire même sur le plan familial … si j’ai commis des fautes,
j’ai le sentiment d’avoir quand même été utile, moi le petit rural picard, né d’une mère polonaise,
utile à mon pays, le France, notre République, utile à l’Europe que j’ai aussi servi au nom de mon pays,
avec nos valeurs, en m’appuyant sur notre Histoire et avec surtout avec ma sensibilité humaine… vis-à-vis de mes concitoyens de tous âges, de toutes origines, de toutes religions, croyances et convictions…
C’est pourquoi, pour conclure, je reprendrais les paroles d’une chanson de Jean Gabin de 1974 .
« Il y a 80 ans ( lui en avait alors 60) qui ont sonné à l’horloge.
Je suis à ma fenêtre, je regarde et je m’interroge.
Maintenant je sais, je sais qu’on ne sait jamais »…
des paroles que je complèterai aucun ainsi :
« on ne sait jamais ce qui va nous arriver »,
et donc, pour moi en rappelant mon engagement « d’aller jusqu’au bout de mes forces »
pour qu’à défaut d’arriver au « meilleur » ,
on arrive,au moins , à nous conserver « le moins pire »…