Mesdames, Messieurs, mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens
Bien entendu, on comprendra, en ce jour du 1er mai 2025, qu’en raison de mon absence de Villeneuve d’Ascq dont je vous demande de m’excuser, c’est par la voix de ma première adjointe Maryvonne Girard que je m’adresse d’abord à celles et à ceux qui sont mis à l’honneur par l’attribution d’une Médaille du Travail, et donc aux 82 récipiendaires échelon argent, 49 récipiendaires échelon vermeil, 45 récipiendaires échelon or et 26 récipiendaires échelon grand or.
Ce sont ainsi un total 162 récipiendaires qui cette année, sont mis à l’honneur et que je salue… avec tout le respect qui vous est du.
Mesdames, Messieurs les Médaillés du Travail, c’est donc au nom du Gouvernement Français qu’avec le diplôme qui vous sera remis par Maryvonne Girard, vous êtes aujourd’hui mis à l’honneur ici à l’Espace Concorde pour une période de travail qui va de 20 ans à plus de 40 ans.
Pour certaines et certains d’entre vous, cette décoration coïncide plus ou moins avec le terme d’une vie professionnelle.
Pour d’autres, votre vie de travail professionnel continuera après cette distinction.
Aux premiers, je souhaite chaleureusement une retraite heureuse et surtout je vous souhaite que cette retraite constitue une nouvelle et belle étape dans vos vies de femmes et d’hommes malgré les temps incertains que nous vivons et les angoisses qu’ils génèrent pour nos enfants et pour nos petits-enfants.
Aux autres qui restent en activité professionnelle, je souhaite, tout aussi sincèrement, un environnement professionnel qui reconnaisse le travail accompli et qui vous donne la possibilité de vous réaliser dans ce cadre… et c’est peu dire en cette période de bouleversements économiques, sociaux et sociétaux consécutifs à des crises dont on ignore encore toutes les suites et les conséquences… des crises aujourd’hui aggravées quotidiennement par les « agitations » du Président des États-Unis Monsieur Donald TRUMP… dont le prénom , en l’occurrence , lui sied bien…
À toutes et à tous enfin, retraités ou toujours en activités professionnelles, je souhaite surtout que cette journée du 1er mai 2025 soit une occasion de vous réjouir et, si possible, de le faire en famille.
Somme toute en effet, si cette médaille est aussi l’occasion pour quelques-unes et quelques-uns de vos proches de vous manifester leur sympathie et leur amitié, elle sera sans aucun doute encore plus agréable à recevoir.
Au demeurant, si, bien entendu, vous fêtez et fêterez cette distinction de manière différente, c’est aussi parce que vous l’aurez reçue et considérée différemment selon votre passé professionnel, selon votre propre conception de la vie au travail voire selon votre propre conception de la vie.
C’est aussi cela la richesse humaine et donc la vôtre, cette diversité qui vous et qui nous caractérise, une diversité qui forme notre société Française et donc la Nation Française dont je veux redire toute l’importance en cette période de doutes et incertitudes que nous vivons…,
Voilà, l’essentiel en cet instant pourrait avoir été dit mais on m’autorisera, comme chaque année, d’ajouter que le 1er mai est aussi la fête du travail et donc la fête des travailleurs.
En effet, dans la longue liste des fêtes et des manifestations qui jalonnent notre calendrier, celle du 1er mai est tout à fait particulière.
Depuis 1977, chaque année, et sans doute en 2025 pour la dernière fois si le calendrier électoral n’est pas modifié,
je répète une question qui mérite toujours d’être posée : faut-il, doit-on, ou peut-on fêter le travail ?
Il n’est en effet pas nécessaire de remonter très loin dans le passé ni de regarder très loin de nous aujourd’hui pour constater que pour beaucoup de salariés le travail est aussi une source de difficultés, voire de souffrances physiques ou morales.
Et « en même temps », nous savons tous que pour beaucoup de nos concitoyens, la première source de difficultés et la première souffrance, c’est bien, soit l’absence de travail, soit la peur de le perdre.
C’est dire s’il nous faut en 2025 toujours y penser, reconnaître la valeur du travail et nous battre contre le chômage et la précarisation du travail en utilisant toutes les techniques, toutes les actions et en mobilisant toutes les énergies humaines pour cela, sans sacrifier l’être humain à ce qu’on appelle improprement « l’intelligence artificielle » … dont il ne faut pas ignorer les dangers.
C’est, bien sûr, l’affaire du monde politique, l’affaire du monde économique, l’affaire des associations qui agissent dans le domaine de la formation et dans celui de l’insertion. C’est l’affaire des administrations, de France Travail, de l’association ADELIE, mais c’est surtout l’affaire des travailleurs eux-mêmes, de leurs organisations syndicales et donc l’affaire de tous les citoyens que nous sommes.
Mesdames, Messieurs,
Je sais bien sûr que rien n’est ni simple, ni facile… pour personne et ce, quels que soient les discours.
Je le dis et je l’ai redit tout au long de mes 49 mandats d’élu, dont 41 en tant que Maire de Villeneuve d’Ascq.
Je le vis douloureusement aujourd’hui quand il me faut essayer de gérer les conséquences liées aux crises que nous traversons qui désespèrent les plus fragiles de nos concitoyens et une partie importante de notre belle jeunesse.
Oui, Mesdames, Messieurs,
Ne l’oublions jamais, au-delà de ces crises, de ces périls et de nos angoisses, le 1er mai, c’est toujours, l’occasion de repenser durant quelques instants à cette longue marche des travailleurs pour conquérir nos droits et de les conserver…
Il nous appartient de mesurer combien d’obstacles il a fallu surmonter, combien de luttes il a fallu mener pour faire sortir le monde ouvrier d’un « non droit », pour lui faire acquérir et conserver la dignité de ses droits et combien de luttes il faudra, avec les crises actuelles, pour éviter que ce soient les salariés qui continuent à être les premières victimes de leurs conséquences…
Au moment où nous sommes réunis ici à l’Espace Concorde, pour fêter celles et ceux qui se voient remettre une Médaille du Travail, nous devons avoir ce moment de réflexion pour mesurer l’ampleur de cette marche vers davantage de justice et aussi pour rappeler la fragilité de notre monde et de nos sociétés, une fragilité dont on vit aujourd’hui douloureusement les conséquences ainsi que les angoisses pour l’avenir.
J’ose espérer qu’en ce 1er mai 2025 nous puiserons dans notre mémoire collective de la détermination pour poursuivre, chacun à notre place, selon nos propres conceptions philosophiques ou politiques, le seul combat qui vaille, le combat pour une société plus juste, plus fraternelle, plus humaine et que nous saurons tirer toutes les conséquences de ce que nous vivons pour rebâtir notre société différemment…
Mesdames, Messieurs,
en vous renouvelant mes sincères félicitations ,
en cette année 2025, redisons-le, malgré tout, envers tout et contre tout, avec lucidité, avec espoir et avec détermination :
QUE VIVE LE PREMIER MAI !
Gérard Caudron
Maire de Villeneuve d’Ascq
Le 1er mai 2025