Discours de Gérard Caudron pour la journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation

Dimanche 27 avril 2025

Monsieur le Préfet,

Mesdames et Messieurs les représentants de nos associations d’Anciens Combattants,

Messieurs les porte-drapeaux, toujours aussi fidèles,

Mesdames et Messieurs les Responsables et militants d’associations villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les membres des Conseils de quartiers, du Conseil des Jeunes et du Conseil des Aînés,

Mesdames et Messieurs les représentants de Corps Constitués de l’État et de collectivités territoriales qui ont répondu à mon invitation, 

Monsieur le représentant de l’Ordre de la Légion d’Honneur et Madame la représentante de l’Ordre National du Mérite,

Mesdames et Messieurs les membres de nos forces de sécurité intérieures et extérieures dont on mesure plus que jamais en 2025, en France et en Europe, l’impérieuse nécessité qu’il y a de les renforcer sans tarder… et ce, « quoi qu’il en coûte » …

Mesdames et Messieurs les élus municipaux de Villeneuve d’Ascq, conseillers de la MEL, du Conseil Départemental et du Conseil Régional,

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, 

  Je veux, en ce matin du 27 avril 2025, 80 ans après l’ouverture des camps de concentration d’AUSCHWITZ le 24 janvier 1945 et de DACHAU le 29 avril 1945, le répéter une nouvelle fois, la dernière sans doute en tant que Maire…:

La Journée Nationale du Souvenir des victimes de la déportation n’est pas et ne sera jamais une journée de célébration comme les autres 

et ce n’est pas par hasard que depuis de nombreuses années nous avons choisi de nous réunir ici, Place Jean Moulin, pour cette cérémonie,

  dans l’Histoire, Jean Moulin personnifiant et incarnant la Résistance aux côtés ,bien sûr , de beaucoup d’autres résistants connus ou anonymes.

C’est pourquoi, ici, sur la place qui porte son nom, nous rappelons, une fois encore, en ce 27 avril 2025 que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage par notre rassemblement ont toutes et tous leurs noms gravés dans notre Histoire, dans notre Mémoire et bien sûr dans nos cœurs.

Qu’ils aient été déportés parce que résistants en armes, déportés pour le fait d’être nés juifs,  

agents d’un réseau, militants d’une cause ou d’un parti politique, porteurs de messages, 

ou simplement (si je puis dire) déclarés coupables parce que désignés par des pouvoirs abjects comme « différents » et donc indignes de vivre,

ils furent les victimes du nazisme, des fascismes, de leurs complices, de ceux qui les ont laissé faire, voire les victimes, outre-tombe, de ceux qui, aujourd’hui encore, trouvent des excuses à ces criminels voire qui osent même nier ces crimes…

C’est pourquoi, nous réunir Place Jean Moulin, c’est donc bien rendre un hommage vibrant à ces femmes et à ces hommes qui ont donné leur vie ou à qui on a pris la vie…

 C’est pourquoi aussi, si nous réunir ici nous donne le devoir de parler de la Déportation, 

au risque de nous voir reprocher de nous et de me répéter… 

  je dis qu’il est, dans ces domaines, toujours nécessaire de se répéter quand trop d’européens et de Français ont fait preuve de « mémoire courte » durant 78 ans 

  jusqu’à ce qu’en 2022 un dictateur russe, en envahissant l’Ukraine, ne nous rappelle son désir profond d’ex-bolchevick de briser et de soumettre l’Europe avec toutes les complicités que l’on sait… et qu’on lui connait y compris chez nous.

Oui, Mesdames, Messieurs, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni de simples dérapages, ni les « détails de l’Histoire », chers à Monsieur Le Pen, ni même des faits de guerre… 

mais la conséquence mécanique et criminelle d’idées de haine, des discours nazis et des discours fascistes… 

qu’on entend aujourd’hui encore dans un nombre croissant de discours dans des dictatures bien sûr… mais pas que…, en Europe bien sûr… mais pas que…;

En ce 27 avril 2025, je le redis comme chaque année : 

s’il y avait aujourd’hui une seule chance qu’un jeune ou qu’un moins jeune de plus, entende ce message, il faudrait, il me faudrait, il nous faudrait le relancer… c’est une question de survie dans notre monde en cette fin du premier quart du 21ème siècle.

Il faut en effet sans relâche, répéter que cette célébration n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent, vers notre avenir et vers celui de nos enfants. Il faut sans relâche répéter que la dénonciation du fascisme et du nazisme, de leurs acteurs et de leurs complices, n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies… y compris dans nos Démocraties…

Il faut redire que la première fidélité à la mémoire de ceux à qui nous rendons hommage consiste à continuer leur combat.

Il faut le faire avec vigilance et détermination pour qu’il ne soit pas à nouveau, un jour… trop tard… 

En espérant, en ce 27 avril 2025, qu’il ne soit pas déjà trop tard…

Certains ne l’ont peut-être pas oublié : il fut des démocrates avant 1940 qui considéraient qu’il ne fallait pas, à propos du fascisme, « crier au loup » … tandis que d’autres n’hésitaient pas à considérer que « monsieur Hitler » était tout à fait fréquentable… comme d’autres l’ont aussi considéré pour Staline… et, malheureusement il y a un peu plus de 3 ans…pour Vladimir Poutine.

   La catastrophe qui suivit leur a alors très vite donné tort… ne l’oublions jamais !

En cette fin du 1er quart du 21ème siècle, alors que la guerre a repris en Europe avec l’invasion de l’Ukraine par Poutine et ses troupes, ne tombons donc pas dans le même piège et disons-le à nouveau à ceux qui ne s’en rendent pas compte… ou même… qui l’acceptent…

    L’Europe doit se préparer au pire car c’est le seul moyen de l’éviter.

Mesdames, Messieurs, Lucie Aubrac a eu un jour une expression qui est, en 2025 en Ukraine, en Europe, au Moyen Orient et ailleurs dans le monde, toujours davantage d’actualité, en affirmant que 

                « Le verbe Résister doit toujours se conjuguer au présent ».

  C’est pourquoi mes chers concitoyens, 

je vous remercie d’avoir, par votre présence, permis ici, place Jean Moulin, en ce 27 avril 2025, de rappeler à tous un moment odieux de notre histoire qu’on ne doit jamais laisser s’effacer.

Nous le devons bien sûr aux millions de déportés, hommes, femmes et enfants, 

nous le devons à l’Histoire,

nous le devons au Présent,

et nous le devons  à l’Avenir,

Vive la République et Vive la France !

Gérard CAUDRON

Maire de Villeneuve d’Ascq

Le 27 avril 2025

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