Ministre démissionnaire et visiblement refusant d’assumer son bilan de 7 années à Bercy aux finances de notre pays,
Bruno Lemaire vient d’annoncer, en ce début de semaine, que le déficit des comptes publics risquait d’atteindre en 2024
les 5,6 % du P.I.B. (produit intérieur brut de la France) …, ce dont il est le premier responsable,
en « invitant » le prochain gouvernement à réaliser 16 milliards d’économies
et en osant, au passage, accuser les communes « d’être en dérive incontrôlée de leurs dépenses » et donc responsables de ce déficit pourtant creusé par l’Etat… et lui seul.
C’est une attitude ubuesque (pour rester poli) de la part d’un ministre qui s’est, dans ses fonctions, révélé incapable de maîtriser les déficits de l’État
et qui se décharge aujourd’hui de sa responsabilité sur des collectivités qui ne peuvent en aucun cas être tenue pour responsables de cette situation .
Comme, en effet, le rappelle France Urbaine, Association qui regroupe les villes de plus de 100.000 habitants et dont Villeneuve d’Ascq en tant que ville universitaire est membre, le financement de ces collectivités par l’Etat ne représente pas plus de 0,2 % du PIB national et l’évolution globale des dépenses de fonctionnement des villes se situe, depuis plusieurs années, bien en-deçà de l’inflation constatée par l’INSEE.
Une réalité douloureuse pour lui s’impose donc au Ministre :
si la trajectoire du programme de stabilité 2024-2027 annoncée par l’État n’est pas tenue
c’est très largement parce ce dernier s’est basé sur des estimations de recettes surestimées et ce, sans doute, de façon « insincère ».
En outre, il convient de rappeler que les communes ne peuvent en aucune façon présenter et voter un budget en déficit,
qu’elles ont perdu le levier de la taxe d’habitation dont la suppression n’a pas été totalement compensée
et qu’elles subissent depuis plus de dix ans, un tarissement continu des dotations attribuées par l’État qui ne sont pourtant largement au départ que le résultat de compensations de recettes perdues ou de dépenses transférées… par cet Etat…
De fait, les communes gèrent leurs budgets sans déficit et en parfaite responsabilité.
La « sortie médiatique » du ministre démissionnaire , Bruno Lemaire, est donc d’une irresponsabilité totale.
Ne lui faisons pourtant pas le procès de révéler par son propos un tel niveau d’incompétence,
Bruno Lemaire le sachant bien,… il ne saurait donc s’en convaincre lui même… ne faisant en l’espèce qu’obéir aux ordres de l’Elysée
Au demeurant l’artifice est grossier et la manœuvre politicienne désespérée.
En ce sens, il se pose en « parfait » représentant d’un gouvernement et d’une présidence à bout de souffle.
La méthode est, une fois de plus, révélatrice de la coupure profonde qui existe entre la Macronie
et des élus locaux, une nouvelle fois, ouvertement méprisés et aujourd’hui à un niveau jamais atteint.
Alors que la ville de Villeneuve d’Ascq est, par exemple, confrontée aux multiples installations illégales de campements sauvages de nomades dans de nombreux quartiers de la ville (73 installations illégales et près de 800 caravanes depuis le début janvier 2024),
que « je n’en fini plus » de saisir les services de l’État pour demander à cet Etat d’honorer ce qui pourtant relève de sa seule compétence,
que les riverains exaspérés à juste titre par les conséquences et la réalité de ses occupations illégales, saisissent en continu nos services municipaux et le Maire que je suis,
comment une Ville comme Villeneuve d’Ascq et ses élus pourraient-ils accepter de s’entendre être mis en cause après des années de gestion rigoureuse, d’ailleurs soulignée par la Chambre Régionale des comptes
et de s’entendre être tenu pour responsable des errements des derniers représentants de la « Macronie » au pouvoir ?
d’où mon cri de colère!
Depuis des années, dans un contexte de crises multiformes, nous faisons face aux réalités du terrain face à nos concitoyens avec des moyens en diminution et ce, en parfaite responsabilité en terme de gestion contrairement à l’Etat et à ses ministres.
Les propos du Ministre sont donc totalement inacceptables
et ne font que renforcer le besoin d’un profond changement politique aussi bien sur le fond que sur la forme.
Gérard Caudron
Maire
le 5 septembre 2024