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Villeneuve d’Ascq 24 février 1976, deuxième tour des élections municipales partielles

Il est plus de 21 heures, ce dimanche soir 24 février 1976 dans la grande salle de l’école communale de la rue de Lille, quand le maire Jean Desmarets vient conclure la journée d’élection en donnant lecture des résultats du second tour de ces élections partielles, une journée qui m’a vu visiter les 14 bureaux de vote de la Ville avant une longue attente des résultats (sans vraiment beaucoup de fébrilité de ma part).

À voir la tête de Monsieur le Maire, après avoir croisé certains de ses amis, avant même qu’il ne prenne la parole, il n’y a plus pour moi de doute sur le résultat.

En effet, avec beaucoup de dignité, il annonce la victoire de la liste d’Union de la Gauche que je menais avec 51,18 % des voix et l’entrée dans le Conseil Municipal de 12 soit 6 PS, 5 PC et 1 Radical

On pouvait certes s’y attendre après le 1er tour du 17 février qui avait vu ma liste PS devancer les 4 autres, celle du PC d’Yvan Renar (de plus de 400 voix), celle des amis du Maire (de plus de 100 voix) celle des amis de Pierre Defives (de plus de 1100 voix) et celle des radicaux de Jean Lempereur (de plus de 2400 voix).

Les jeux sont faits ! Vendredi prochain, le 27 février jour de mon 31ème anniversaire j’entrerai difficilement dans le Conseil Municipal.

Honnêtement, il y a 6 mois, je n’imaginais pas cela possible, non seulement d’être élu, mais même d’être candidat et encore moins d’être celui qui allait de ce fait mener la liste d’Union de la Gauche aux élections Municipales de mars 1977 et peut-être de devenir ainsi Maire de Villeneuve d’Ascq…

Inspecteur stagiaire du Trésor puis professeur de Sciences et Techniques Économiques à Roubaix, marié avec un fils de 6 ans, j’avoue que ce n’était pas comme cela que je voyais ma vie d’autant plus  qu’aux municipales de 1971 le PS avec 14 % était loin des 3 autres listes dont celle d’Ivan Renar qui réussit même en 1973 aux législatives à arriver en tête sur la Ville y compris devant le Maire.

J’espère que je ne le regretterai pas mais j’avoue avoir un peu d’angoisse quand je vois l’état de la Ville de Villeneuve d’Ascq en cette année 1976.

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Ci-après en ce soir du 24 février 1976, ma première intervention en tant qu’élu municipal :

« La population de Villeneuve d’Ascq a confirmé aujourd’hui sa volonté d’un profond changement dans la vie municipale. C’est une victoire pour la Gauche qui, par une campagne d’idées, a réussi à convaincre les électeurs que la solution à la crise municipale résidait dans ses solutions. C’est une victoire aussi pour notre Ville car désormais, chacun va pouvoir être informé et discuter avec ses élus de tous les problèmes et de son avenir. C’est une victoire enfin et surtout de la démocratie  car malgré la campagne virulente de nos adversaires la population n’a pas laissé son attention se détourner des véritables enjeux de cette élection :

–          Informer les habitants,

–          Organiser la discussion, la concertation et la participation aux décisions,

–          Engager l’action pour a résolution rapide des problèmes urgents,

La Gauche fait aujourd’hui son entrée au Conseil Municipal. Ses élus sont maintenant les élus de tous. Ils ont pris un engagement, celui d’agir avec et pour la population. 

Ensemble, nous le tiendrons. 

Ensemble, nous travaillerons pour une Ville plus humaine, plus unie et plus harmonieuse.

Ensemble, nous agirons avec tous ceux qui pensent que l’on ne peut continuer dans la voie suivie jusqu’ici. »

Une page de l’histoire de Villeneuve d’Ascq se tourne.

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