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Florence, le14 octobre 2003 : Séminaire parlement européen

Après un week-end marqué, comme les précédents, sous le double sceau de la violence un peu partout dans le monde, surtout en Irak et au Moyen-Orient, et de petites phrases dans le « microcosme politique » français…, je suis resté ce lundi à Bruxelles pour traiter quelques dossiers, rendez vous et amendements, avant de me rendre ce mardi à Florence en Italie pour un séminaire du groupe de la GUE/NGL au Parlement Européen.


J’ai malheureusement raté le débat d’hier sur la Conférence Intergouvernementale, celui de ce matin sur l’Europe et la Méditerranée, pour « tomber plein pied » sur le Moyen-Orient . « On y fait pas dans la nuance »… et les analyses sont unilatérales…, les jeunes terroristes palestiniens qui se font exploser dans les restaurants, des bars ou des night-clubs sont requalifiées de « combattants et de résistants » !  , « Milosevich a des excuses » et « Sadam Hussein a d’abord été un agent des américains »… tandis que la Syrie est presque « un modèle »…

Le « pluralisme confédéral » de la GUE/NGL est aujourd’hui sérieusement  écorné. ( Question de contexte sans doute »…)

    En fin d’après-midi, la présence dans le débat avec un palestinien de Gaza, M. Jamal Zahkhout, et « ma vielle amie » du Meeretz, Naomi Chazan, engagés tous les deux dans un processus de recherche d’un plan de paix, redonnera un peu de raison et beaucoup d’émotion à notre discussion pour « deux États pour deux peuples, avec Jérusalem capitale des deux États » (initiative de Genève). 

Cette initiative, déjà paraphée en Jordanie sur la Mer Morte, devrait être signée en novembre prochain à Genève. Elle recoupe ce que nous avions déjà entendu à Bruxelles sur l’initiative de François Zimeray et elle n’est pas contradictoire avec les propositions de Daniel Cohn Bendit de jeudi dernier à propos d’un vote nécessaire de l’ONU.

Naomi Chazan dira clairement, en tant que militante israélienne de la Paix, que toute violence est condamnable… d’où qu’elle vienne et quelles qu’en soient les raisons .

Elle fut, en son temps, ma co-présidente, du temps du processus d’Oslo, lorsque je présidais la Délégation Europe – Israël.

Ce sera d’ailleurs le point de départ de mon intervention pour la Paix, dans le débat, que de rendre hommage et de rappeler la permanence de son combat.


(A l’extérieur de l’Hôtel Albani, où se tient notre réunion, il pleut … et pour la petite histoire, je dois dire que chaque fois que je viens en Italie… il pleut ! )


    La soirée se termina bien tard, à l’extérieur de Florence, autour d’un menu de spécialité italiennes… et dans une excellente ambiance conviviale et amicale.


   C’est aussi cela « une Autre Europe ».                           ________________________________________________________

Florence toujours, 15 octobre 2003

La journée est consacrée à l’Europe Sociale avec, en matinée, un débat sur un thème fort : « Pour une alternative à une Europe néo – libérale » et durant l’après-midi, des discussions plus ciblées sur les « services d’intérêt général » et sur la pauvreté et l’exclusion en Europe.

Existe-t-il un Espace politique européen en dehors de la « pensée unique » sociale-libérale, parfaitement incarnée de puis longtemps par Tony Blair et maintenant par le Chancelier Schroeder… (pour ne citer que des sociaux-démocrates au pouvoir) ?

La réponse est sans aucun doute OUI.

Mais, derrière cette réponse, une autre question se profile : Cet espace, peut-il être occupé par une force de Rassemblement à la fois diverse et suffisamment cohérente, capable de vivre en dehors des machines à pouvoirs que sont devenus les « grands » partis politiques et susceptible de bousculer le système établi ? Et là  « j’ai plus que des doutes quant à la réponse » …

Nous entendrons, en particulier dans ce débat, un syndicaliste, le secrétaire général de la FIOM-CGIL, et un économiste italien de gauche… ( la FIOM est le syndicat majoritaire de la sidérurgie en Italie) 

    Autre manière de reposer les enjeux à gauche : « Y’a-t-il une autre voie en dehors d’un keynesisme progressiste et une forme « nouvelle » de marxisme ?

Cette autre voie passe t-elle par la pensée altermondialiste ? Par les mouvements citoyens ?

La réponse n’est pas évidente !

Une chose est sûre : en l’état, le projet de Constitution Européen est un point de blocage ultime de toute évolution sociale de l’Europe (même certains sociaux-démocrates au sein du PS français s’en inquiètent).

J’interviendrais donc sur ces thèmes dans le débat sur ces questions.

Après la « rencontre » israélo-palestinienne d’hier, les témoignage et le débat de ce matin me font juger extrêmement positive ma décision de passer quelques heures à Florence à ce séminaire de la GUE/NGL.


Moi qui ait horreur de perdre mon temps, je suis heureux de ne l’avoir pas perdu cette semaine.

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