Hier soir, à PARIS, « dans la chaleur de l’été », je redécouvre le charme désuet des jardins de Matignon.
L’intérêt de ce type de soirée consiste dans les rencontres multiples avec des Ministres, des Députés et des Sénateurs, des rencontres aussi avec un Premier Ministre, Lionel Jospin, très en forme après le vote à l’arraché de la loi sur la chasse.
Autre rencontre avec le Ministre de la Recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, la décision sur « SOLEIL » (synchrotron) va, me dit-il, prendre « un peu de retard ». Raison de plus pour nous d’accentuer la pression pour « SOLEIL à la Haute Borne »… J’en appelle à nouveau aux Citoyens du Nord ! Après la Région, la CUDL, le Conseil Général du Nord, la Ville de Villeneuve d’Ascq, le Conseil Général du Pas-de-Calais a d’ailleurs adopté, avant hier, à son tour, une motion de soutien à « SOLEIL ».
Plus tard, en soirée, un repas de travail était prévu avec Martine Aubry qui sera largement bousculé par la demi-finale de l’EURO et la victoire de la France sur le Portugal… et, de ce fait, se terminera très très tard.
Ce jeudi 29, à 10 H 30, nous nous retrouvons, entre parlementaires socialistes européens et nationaux, en présence de F. Hollande et H. Nallet pour un débat croisé sur la présidence française.
Les députés européens sont venus en nombre (14). Après le discours d’accueil de J.M. Ayrault, c’est Henri Nallet qui va « cadrer » les objectifs du PS dans cette présidence qui, pour le Parti, doit marquer une étape importante.
4 priorités sous un même slogan : « Consolidation et Clarification »
1/ réussir la conférence intergouvernementale pour préparer l’Europe Fédérale du 21ième siècle en n’opposant pas le court terme et le moyen terme.
2/ se battre pour une Charte des Droits Fondamentaux qui soit à la fois ambitieuse et contraignante
3 / préparer et engager l’EUROPE SOCIALE
C’est très important et la Présidence française ne doit pas se laisser enfermer dans le débat institutionnel
4/ lancer une initiative sur les services publics avec « une directive cadre »
et Henri NALLET de souhaiter un travail plus suivi sur ces thèmes au sein de la Commission Europe, au sein du groupe du PSE et au sein du PSE.
Interviennent ensuite Alain Barrau, pour l’Assemblée Nationale, et Pervenche Berès qui va dire « haut et clair » les pouvoirs du Parlement européen qui, en codécision, a, de fait, davantage de pouvoirs que les Parlements nationaux, un Parlement européen où les droites sont largement majoritaires.
François Loncle , intervenant suivant, « met les pieds dans le plat » en regrettant que le débat sur l’Avenir de l’Europe ait été engagé par un vert allemand et relayé par le Président RPR français…
Nous sommes nombreux maintenant à penser qu’il aurait mieux valu que ce soient les socialistes français qui soient à l’origine de ce débat… Que ne nous a-t-on pas écouté plus tôt !
Mais, « mieux vaut tard que jamais », la prise de conscience est maintenant là et on sait la volonté des français et des socialistes français de prendre des initiatives et d’avoir un discours européen fort et central… y compris au prochain Congrès socialiste de Grenoble.
Dans le débat, j’interviens à mon tour sur 5 points :
1 – sur l’Autriche pas de compromis ,et surtout ne pas céder !
2 – sur les Services Publics, soyons clairs et volontaristes pour mettre en œuvre des Services publics européens
3 – sur l’économie, je réaffirme que je suis pour une relance des politiques industrielles européennes… la Présidence française pourrait le faire.
4 l’élargissement nécessaire à l’Est ne doit pas nous faire oublier le Sud. Il me faut le rappeler sans cesse !
5 – Enfin, sans être un « fantassin du nucléaire », le progrès c’est, pour moi, de mieux gérer le nucléaire, ses coûts et ses déchets et pas de « le jeter aux orties » même pour faire plaisir aux verts…
C’est à François HOLLANDE qu’il revient, à 12 H 15, de conclure notre séance de travail. Après avoir ironisé sur Jacques CHIRAC qui, à Berlin, a été jusqu’à reprendre le titre même de notre liste socialiste aux européennes « Notre Europe », F. Hollande explique qu’il ne suffit pas d’être pour une Constitution Européenne mais il faut dire pour quelle Constitution ?
PARIS le 29 JUIN 2000 (suite)
Après un buffet dans les jardins ensoleillés de l’Hôtel de LASSAY, siège de la présidence de l’Assemblée Nationale, la réunion du Bureau du PSE proprement dite commence à 15 H 30 avec un Lionel JOSPIN toujours en pleine forme… et qui nous consacrera 1 heure et demi de son temps…
Il nous expliquera avec beaucoup de pédagogie le programme d’une présidence (qui a cessé d’être « modeste » …
Dans le débat, je l’interrogerai :
– sur l’Autriche: la France s’inscrira dans la démarche portugaise… ni plus… ni moins… ?
– sur l’élargissement: le calendrier sera-t-il précisé, voire accéléré sous Présidence française ?
– sur les services publics : comment concilier les positions françaises et les autres ?
Lionel JOSPIN semble optimiste…
Je le suis moins…