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Carnet des 28 et 29 octobre 2003… À Rome et au Vatican

Aujourd’hui, à Rome, avec une délégation de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, nous rencontrons le Président de la République Italienne, M. Ciampi, au Palais du Quirinal.

L’homme a 84 ans mais il n’a pas perdu son énergie et il a une vraie foi européenne.

Nous avons ensuite un échange de vue avec le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères que j’interrogerai sur une relance de la politique euro-méditerranéenne et le soutien à « l’initiative de Genève » au Moyen-Orient.

Tout cela est un peu formel et tient davantage des relations publiques que d’un véritable travail international.

Il est vrai que ce domaine reste « la chasse gardée » des gouvernements, voire de certains ministères. Il suffit de voir le « poids » du Quai d’Orsay en France qui, avec Bercy, domine le gouvernement et fait l’essentiel de « sa politique ».

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Entre deux rendez-vous, on aperçoit et je peux apercevoir des sites romains célèbres (le Forum, le Colisée, les temples, …). La dernière fois que je les avais vus, j’avais 17 ans, c’était mon premier voyage à l’étranger … il y a donc 41 ans…

Demain mercredi, nous poursuivrons nos rencontres avec des Ministres, des députés et des sénateurs avant de terminer au Vatican par une rencontre avec Monsignor Pietro Parolin, sous-secrétaire d’État du Vatican aux relations avec les États…, occasion, sans doute, de nous voir rappeler le souhait d’une référence chrétienne dans la  constitution   européenne en cours d’élabora

Ma deuxième journée romaine sera particulièrement dense et intéressante avec la rencontre de deux Ministres, celui de la Défense et celui des Affaires Européennes et une grande rencontre parlementaire avec la participation du Président Andreotti , toujours « bon pied bon œil » qui rappellera l’année 1953 « quand il était Ministre des finances » ! …

Ce fut, pour moi, l’occasion de «marquer ma différence» sur le projet de Constitution et de plaider à nouveau une vraie politique euro-méditerranéenne…

L’ambiance est bonne et les discours sont équilibrés même si je sens et je le dis que  » les politiques  » sont vraiment à 100 lieues des préoccupations des citoyens… 

Pour les partis et leurs gouvernements, seuls trop comptent, pour eux, les postes et les rapports de pouvoirs alors que les citoyens voudraient une Europe sociale de croissance où les citoyens pèsent directement sur les décisions.

Si un compromis pouvait être passé (à minima) sur un projet entre les chefs d’états, le débat sur la ratification de cet accord serait loin d’être réglé… (et je suis modéré dans mon propos) …

À côté d’une « pensée unique » sans saveur, il y a un vrai espace « pour une autre Europe » et je sais que nombreux sont les militants de «Citoyen d’Europe» qui y croient encore et qui veulent s’y investir…

À 17 heures, ce mercredi 29 octobre 2003, nous entrons « au cœur du Vatican » (en bus) par des tunnels et des couloirs étroits…

C’est très impressionnant !

Une porte s’ouvre sur un contraste entre des gardes suisses à l’uniforme chamarré et quelque peu désuets et deux dignitaires de l’Eglise en costumes noirs impeccables dont Monsignor Pietro Parolin…

Les diplomates du «Saint-Siège», (dans un genre et un style de « chevaliers teutoniques des temps modernes » ) qui ont pour mission papale de mettre l’empreinte du Saint-Siège sur la Constitution Européenne via la mention de ses références chrétiennes, sont d’une détermination « sans faille ni ride » .

La majorité de la délégation européenne semble d’ailleurs rendre la manœuvre d’aujourd’hui très facile… ; mais la riposte respectueuse et déterminée de Véronique DE KEYSER et de moi-même la fera échouer…

Et j’expliquerai à Monsignor concernant cette référence que, soit il ne s’agit que d’un rappel historique et cela ne vaut pas une crise,… soit il s’agit d’une référence chrétienne pour l’avenir et cela vaudra une crise.

J’ajouterai qu’en France ce serai « la goutte d’eau » qui amènerait la victoire du NON compte-tenu de notre attachement à la laïcité.

Certains de mes collègues seront visiblement troublés et, en aparté, Monsignor Pietro PAROLIN m’avouera que «laisser la religion à la simple sphère du privé» le dérange un peu (sic) (et fin de citation).

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