Lourde journée que ce mardi 12 septembre 1989, 3 mois après mon élection au Parlement Européen.
Un vrai parcours du combattant. Des réunions qui s’entrecroisent, des rencontres impromptues, des séances plénières que l’on voudrait suivre, des réunions de commissions, des commissions interparlementaires qui s’installent.
Difficile de faire les bons choix pour le nouveau député qui apprend son métier.
Quelques moments forts parmi d’autres :
1. La venue et l’intervention du Ministre Michel CHARASSE présentant les esquisses du budget 1990. Dans son style, il répond, il affronte, il évite.
Un bel exercice parlementaire mais au niveau des informations concrètes quant à la manière de donner plus de poids financier à l’Europe, je reste sur ma faim et je n’ai pas appris grand-chose.
Mr PANNELA, radical italien, « grand amateur de spectacles et grand acteur », a tenu à féliciter le Ministre pour sa prestation.
2. Mon « débat » très pointu avec Edith CRESSON, Ministre des Affaires Européennes. Elle maitrise bien son sujet, répond avec précision. C’est une européenne convaincue et souvent convaincante.
3. Des débats sur plusieurs directives devant des auditoires clairsemés du fait des autres réunions en parallèle: mesures en matière d’hygiène et de sécurité du travail, indemnisation des victimes de la violence, et même « le statut des transsexuels ».
Chacun y va de sa formule, de son idéologie, de ses intérêts ou de ses préoccupations politiques nationales.
Un exemple parmi d’autre : pour l’extrême-droite : « la démarche des transsexuels est subversive ».(fermez le ban!)
En marge de ces débats :
a) Une discussion de fond avec Claude CHEYSSON sur les thèmes d’élargissement de la CEE et « les dangers des demandes autrichiennes et turques pour la cohérence de l’Europe » (Chargé du dossier de la Turquie, ma tâche ne sera pas facile).
b) Une conférence de presse de Jean-Pierre COT Président du Groupe Socialiste Européen ,où il a dévoilé symboliquement une charte des droits sociaux.
L’Europe aussi, avance à coup de symboles
c) Une réunion dans le bureau d’Edith CRESSON de parlementaires français comme moi membres de la commission Recherche-Energie-Technologie, qui nous rappelle qu’il y a des intérêts français à défendre pour relier les réseaux d’énergie.
(Difficile de dépasser les antagonismes franco-français.)
d) En Mairie de Strasbourg, genre « vieux palais de la République », tout doré… mais ayant besoin d’un coup de peinture ,
un appariteur « tout enchaîné » qui annonce : « Le repas de Madame le Maire est servi » (C’est Catherine TRAUTMAN, « le Maire »… et c’est l’Alsace…)
Mais plus sérieusement, une bonne discussion sur la nécessité pour Strasbourg de conserver le Parlement Européen car elle est une ville phare et le symbole de l’Europe.