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Bruxelles le 8 Décembre 1993

Bruxelles le 8 Décembre 1993 – 17h30

Intense et profonde émotion au PSE, groupe du Parti Socialiste Européen, avec l’invitation de l’écrivain Salman RUSHDIE,…  un de ces moments qui montrent l’importance du Parlement Européen et la chance rare qui est la mienne d’être député européen.

JP. Cot l’accueille au nom des socialistes et des verts, en présence de représentants des autres groupes démocratiques du Parlement.

 Une nouvelle fois, l’Europe est fière d’elle-même … et elle peut l’être, même si, on s’en doute, cette réunion est «sous haute surveillance»

S. RUSHDIE est heureux de notre soutien et de notre accueil… cela se voit.

Il plaide pour la Liberté, mais il dit aussi son inquiétude pour elle quand , même en Europe , « on » (il) ne peut pas se déplacer sans avoir autour de lui  des dizaines d’agents de sécurité.

Il plaide pour une Europe intellectuelle, artistique, ouverte, heureuse, riche de son Histoire. 

« L’Europe,  (rappelle -t -il ) a appris chèrement ce qu’est la Liberté et ce qu’elle nécessite »

Il rappelle qu’en Europe même , il y a eu des conflits très anciens entre  « l’écrivain et l’inquisition »… elle en est sortie aujourd’hui… mais qui sait pour demain ? …

Une nouvelle inquisition est née ailleurs… une inquisition qui torture et qui assassine.

Il explique qu’il a été condamné à mort parce qu’il s’est éloigné de l’orthodoxie islamique, lui l’indien de culture musulmane.

Il égraine tous les assassinats dans le monde. 

C’est une guerre entre les progressistes de cette culture et ceux qui veulent la ramener au Moyen Age.

La « révolution Iranienne » est une tentative de remonter l’Histoire et ce serait, pour lui, une erreur que d’essayer « d’apaiser » l’Iran…

Pour lui, il est important de montrer que nos sociétés croient encore en elles et qu’elles savent se battre contre l’intolérance et l’obscurantisme.

Il nous appelle à des actions concrètes de boycottes et de blocus contre l’Iran pour la contraindre à cesser ses crimes…

Pour lui, il faut plus que jamais nous battre envers et contre les lâchetés individuelles et quotidiennes, si faciles à court terme mais tellement coûteuses ensuite.

Je le disais en début de mon écriture, bien pauvre pour transcrire en direct cette émotion…

J’ai vécu aujourd’hui une des raisons de mon engagement de socialiste, de démocrate et d’Européen.

Puissions-nous demain faire davantage pour mettre en harmonie nos déclarations et nos actions ! 

(On peut rêver… mais j’ai du mal à y croire)

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