Avec l’investiture de François Mitterrand, ce jeudi 21 mai 1981 à l’Élysée, la gauche est entrée dans l’Histoire de la 5ème République…
Ce sera toujours pour moi, qui peut en douter ? , un moment inoubliable de ma vie quand pour la première fois, à l’âge de 36 ans ,
j’ai franchi le portail de l’Élysée, traversé sa cour et monté le perron pour atteindre la Salle des Fêtes du Palais au milieu près de 200 représentants de tous les Grands Corps de la République et de quelques dizaines « d’invités personnels du nouveau Président » dont j’étais avec Dinah Derycke,
Ainsi, 11 jours après son élection, François Mitterrand arrivera dans la cour de l’Elysée vers 9 heures où il sera accueilli par Valery Giscard d’Estaing avec lequel il s’entretiendra en tête à tête durant près d’une heure .
Après le départ de l’ancien Président, vient d’abord le temps de la passation de pouvoir dans le domaine militaire puis celui de « l’investiture » proprement dite, à laquelle j’ai l’honneur d’assister, non loin de toutes celles et de tous ceux « qui vont compter » dans les années qui suivront…
C’est le Président du Conseil Constitutionnel qui, de par la Constitution, proclamera l’élection du Président Mitterrand.
Il est 10h36 quand le nouveau Président commencera à prononcer un discours que je n’ai jamais oublié avant, une fois terminé, de venir saluer tous ses invités dont Pierre Mendes France qui n’est alors qu’à quelques pas de moi…
Viendra ensuite le moment du Dépôt de Gerbe sous l’Arc de Triomphe où je me suis rendu par ses couloirs souterrains tandis que le cortège présidentiel remontait les champs Élysées, un moment lui aussi très émouvant, suivi d’un déjeuner officiel aux cotés de plusieurs futurs Ministres.
La journée s’achèvera pour moi et pour Dinah Derycke rue Soufflot dans sa remontée jusqu’au Panthéon où, nous dit-on, le Président rendra plus particulièrement hommage à Jean Moulin,Victor Schœlcher et Jean Jaurès…
Une dernière cérémonie et une journée qui se terminera ainsi pour nous au son de la Marseillaise avant d’aller retrouver ma voiture, porte de la Chapelle où je l’avais garée avant de prendre le métro pour l’Elysée et ,bien sûr , de regagner Villeneuve d’Ascq, «le cœur plein d’émotion»… et d’espoirs.