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Paris – Rabat – Casablanca les 17 et 18 Décembre 1997

Un voyage officiel a toujours ses rites, il y a surtout un rythme et le rythme est d’enfer, le voyage officiel au Maroc de Lionel Jospin (qui m’y a convié) n’y dérogera pas.

Partis de Paris le 17 décembre vers 13 heures sous une neige fondue et un froid glacial qui paralysent tout le nord du pays, après une nuit passé en voiture depuis Strasbourg où j’étais en session du Parlement Européen, nous arrivons à 16 heures à Rabat (15 heures, heure locale) où la température est de 20 degrés.

C’est le Premier Ministre Marocain qui accueille notre délégation forte d’une quarantaine de personnes dont quatre ministres, le député Michel Crépeau, le sénateur Jean Luc Mélenchon. Martine Aubry et Ségolène Royal sont aussi du voyage tout comme onze chefs d’entreprises. 

Après  » les gestes protocolaires d’usage » nous visitons le Mausolée de Mohamed V, père d’Hassan II.

16h30 – Le ciel est couvert et pendant que les deux Premiers Ministres s’entretiennent, je visite la vieille ville de Rabat, ses petites rues et ses échoppes en compagnie de l’attaché culturel de notre Ambassade de France.

Un pays attachant et contrasté, le Maroc, le sentiment d’une francophonie cultivée, une décontraction certaine, un environnement correct, une présence policière certaine. 

Quant aux Droits de l’Homme et à la Démocratie, on nous dit que les progrès sont réels mais que les efforts encore  à faire …sont tout aussi réels… (Le tout dit  en  » langage diplomatique  » …sinon en « langue de bois »…)

20 h 30 – Premier dîner officiel par Monsieur Abdelatif FILLALI, Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères dans l’ambiance chaleureuse d’un Campement typique tout en lourdes tentures. 

On nous fait déguster toute une série de plats typiques. 

A ma table, un ancien Premier Ministre, deux Ministres en exercice, un Général, tous trois marocains.

La conversation tourne bien sûr autour des relations Europe-Maroc et des regrets marocains de ne pas les voir se développer davantage, ce que je partage . 

On parle aussi du Moyen Orient et d’Israël en des termes particulièrement modérés. 

Le Maroc nous rappelle sa demande d’adhésion à l’Union Européenne  … pas si « curieuse » que cela pourrait paraître quand on voit sa position géographique à quelques  encablures  de Gibraltar et de l’Espagne.

 (Restent sans doute la question de l’adhésion à nos « critères démocratiques  »  et à nos normes économiques, industrielles et environnementales « qui ne sont pas exactement les mèmes » ).

Au moment des toasts, le Premier Ministre Marocain rappellera ses insatisfactions, dira un mot sur le processus de Paix au Moyen Orient, se félicitera de l’amitié Franco-Marocaine et lèvera son verre à la santé de Jacques CHIRAC suivi en cela… par Lionel JOSPIN.

Je peux déjà en témoigner, Lionel JOSPIN, durant toute cette journée, se montrera parfaitement conforme à son image, direct, sérieux.

RABAT – CASABLANCA 18 DECEMBRE 1997

8 h 30 – Départ pour Casablanca avec, après une heure en cortège bien encadré, l’inauguration du Lycée Français Louis Massignon.

Le temps toujours très doux voit alterner soleil et bourrasques de pluie…

Tout le monde suit « au pas de course » avec une Martine AUBRY très en forme et pleine d’humour.

10 h 15, en bordure d’océan sur une grande esplanade dans le vent et le bruit des vagues, on découvre la grande Mosquée HASSAN II dans sa « toute beauté  » … 

Nous nous pressons à l’intérieur et en chaussettes pour admirer ses proportions, son art, les peintures et ferronneries…. dans un chatoiement de couleurs… c’est magnifique !

Tout à coup, le toit de la Grande Mosquée glisse et s’ouvre en silence. On retient son souffle …

Après avoir retrouvé (difficilement) nos chaussures déplacées… nous nous rendons à la clôture de la rencontre entre les opérateurs économiques Français et Marocains.

C’est l’occasion d’un discours très fort du Premier Ministre et l’occasion pour moi de discuter avec Martin BOUYGUES et Michel BON de France Télécom. L’occasion aussi d’autres discussions informelles avec des patrons. 

12 h 30 – Martine AUBRY m’a convié à participer à rencontre à la Résidence de Monsieur CHERIF, Ministre, avec des représentants de la Société Civile et des ONG.

c’est l’occasion d’un dialogue très direct avec beaucoup de responsables femmes . Des contacts sont noués en particulier avec une association marocaine de lutte contre le Sida.

Une question revient plusieurs fois : Pourquoi la France n’abandonne-t’-elle pas pour les immigrés le principe de la double peine (sanction pénale + expulsion) ? 

Martine AUBRY, « expliquera l’évolution en cours » sous l’oreille attentive du Conseiller technique de Jean Pierre CHEVENEMENT.

Nous quittons Casablanca à 14 h 30 pour rejoindre, au nord de Rabat, la Ville Nouvelle de Sala Al Jadida… (à 150 km/heure… un véritable rodéo entre les voitures sur l’autoroute).

En projet, 20 000 logements sur 200 hectares, c’est dense, c’est Bouygues ! Coût : 1.200 francs le m² bâti, des logements entre 30.000 et 80.000 francs … des écoles déjà ouvertes et des enfants qui nous acclament  … « comme au temps de la coloniale »

Lionel JOSPIN marquera même un panier de basket sur un terrain avec quelques-uns d’entre eux…

Dans la foulée, je travaille avec le Député, Président de la Ville Nouvelle, Monsieur Driss SENTISSI.

Nous convenons de nouer quelques relations.

Il me fait visiter sa maison, un véritable petit palais…

« Il est proche du Roi » (et il n’est pas de Gauche)

17 h 30 – Au Palais du Premier Ministre Marocain, se tient une conférence de presse commune.

Il y a beaucoup de journalistes avec des questions directes et des réponses qui le seront moins…

On peut néanmoins mesurer l’intérêt de la rencontre et le sérieux des discussions.

19 h 00 – Rencontre avec la Communauté Française au Lycée Descartes… où j’y retrouve une ancienne employée municipale villeneuvoise alors chargée du tourisme villeneuvois.

Il y a beaucoup de monde et les Français sont heureux de se retrouver car les occasions, nous dit on, ne sont pas nombreuses…

21 h 00 – Dernier repas de gala à l’Ambassade de France. A la table d’honneur, mes discussions reprennent avec les Ministres Français et Marocains. Le monde économique est là aussi. 

On échange nos cartes de visite, on se donne des rendez-vous… des contacts sont noués… on verra ce qu’il en restera…

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19 décembre – C’est le départ pour Paris.

Je devais rentrer par Villacoublay, Dominique Strauss Khan (DSK pour les intimes) m’a invité dans son avion…

A bord, à mes côtés Michel CREPEAU, Député Maire de La Rochelle, un radical très chaleureux.

En face de nous DSK… conforme à son image

Après 3 heures de vol, nous arrivons au Bourget… dans la grisaille.

Voilà le voyage est terminé, court, dense, qui met des images la tête, qui remplit votre carnet d’adresses… et qui surtout vous sensibilise aux dossiers…

Un voyage de travail comme je les aime « qui distend le temps » en lui donnant une ampleur inégalée. 

Et maintenant, place aux dossiers Villeneuvois qui m’attendent dans la voiture. Ensuite mon bureau à l’Hôtel de Ville pour quelques jours encore avant les fêtes… sans oublier ce soir l’Arbre de Noël de ma Fille Mylène au Jardin d’enfants VALENTIN.

Important ce dernier moment ? C’est plus qu’évident, c’est sans doute d’ailleurs… le plus important…

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